Récidive sémantique

Publié le par Yves-André Samère

Un nouveau fait divers sanglant est l’occasion de nouvelles gesticulations présidentielles contre la récidive. Cette fois, c’est juré, ça va barder, comme disait Eddie Constantine.

Le plus menacé, je le crains, sera Thomas Legrand, chroniqueur politique à France Inter, et que j’ai allumé il y a quelques jours. Cet honorable gaffeur avait dit sur Canal Plus, la semaine dernière, qu’Eva Joly était pressurisée, emploi comique d’un terme qui ne veut absolument pas dire ce qu’entendait celui qui l’employait : qu’Eva était soumise à une pression de l’opinion publique. Or pressuriser signifie tout autre chose, je n’y reviens pas, et renseignez-vous si la nuance vous est inconnue.

Mais ce matin, c’est sur la radio où il est salarié que Legrand récidive, exactement de la même façon : Eva Joly serait « pressurisée ». Je me suis d’abord dit que ce lapsus à répétition venait d’une confusion ; que, peut-être Legrand pensait au verbe pressurer. Mais non, pressurer, au sens propre, signifie « écraser des raisins pour en extraire le jus » ( !), et, au sens figuré, « écraser sous les impôts ». Je ne sais rien des impôts qui écraseraient madame Joly, mais je suis à peu près certain qu’en l’écrasant physiquement dans un pressoir, elle est si sèche qu’on n’en tirerait guère plus d’un centilitre d’un jus pas forcément comestible !

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