Retape pour une élection

Publié le par Yves-André Samère

Reçu hier une lettre de Claire Morel. J’ai d’abord pensé qu’il s’agissait de la sœur de François Morel, et qu’elle voulait m’inviter au théâtre pour y applaudir son frère. Puis, réflexion faite, j’ai eu un doute. Certes, j’ai bien croisé François Morel à France Inter naguère, il a même eu à mon égard un geste charmant consistant à lever en l’air son pouce afin d’exprimer son admiration à l’égard du T-shirt extravagant que je portais ce jour-là, mais on ne peut pas dire que cet évènement fut l’occasion de créer entre nous des liens amicaux d’une chaleur particulière. J’ai bien son adresse et son numéro de téléphone, mais je ne m’en suis jamais servi.

En outre, je ne suis pas certain que François ait une sœur.

Tout comptes faits, cette lettre s’est avérée bizarre : datée du 24 mai alors qu’elle a été distribuée le 12 juin (mais ça, c’est la Poste, vous connaissez), elle ne me parle que des élections législatives – pas de théâtre. À y regarder de plus près, Claire Morel ne serait autre que la candidate du Parti Socialiste dans la première circonscription de Paris, et elle exprime son désir de donner au nouveau président de la République « les moyens de gouverner », mais pas les moyens de mettre au pas les femmes qui partagent sa vie. À propos, je remarque qu’elle commet la bourde habituelle consistant à mettre une majuscule au mot président : c’est à République qu’il faut mettre une majuscule ! Forcément, on a eu un tas de présidents, mais il n’y a qu’une seule République...

Bref, la chère Claire espère que je vais voter pour elle. Pour mieux me convaincre, puisque je n’ai pas l’heur de la connaître, elle fait suivre sa profession de foi d’une liste de personnes qui ont signé pour son comité de soutien. Impressionnante, la liste ! On y trouve plusieurs célébrités : Gérald Dahan (l’imitateur, vous savez bien), Pierre Joxe, qui s’est reconverti en avocat comme tous les anciens ministres, Jean-Michel Ribes, qui dirige le Théâtre du Rond-Point et fait tous les spots publicitaitres de la MAAF (mais si, « Je l’aurai, un jour, je l’aurai ! », un grand classique), Sapho, la chanteuse, Fabien Onteniente, le réalisateur de ces chefs-d’œuvre que sont Trois zéros et Camping, Marianne James, chanteuse comique et ancienne chroniqueuse chez Claude Villers, et Philippine Leroy-Beaulieu, bien connue dans son immeuble comme actrice. Plus une foule d’étudiants anonymes, un détail qui ne peut qu’emporter l’adhésion.

Dommage, je ne pêche pas à la ligne. Sans cela, dimanche, l’occasion se présentait...

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Albert, te piéger n’est pas mon sport favori. L’expression que tu pointes est d’un usage ultra-courant, et je ne peux pas croire que quelqu’un aurait pu s’y tromper.
Répondre
A
Ah ! Ah ! Ne pas avoir l'heur de....Il était beau le piège ! Non JP je ne tomberai pas sur le panneau qui consiste à te dire ici que tu as fais une faute de frappe ( je n'ai pas "le bonheur" au<br /> lieu de 'l'heur").<br /> <br /> Tout le monde sait bien que l'expression avoir l'heur de signifie « avoir la chance de », « avoir le bonheur de », « avoir le plaisir de »...fastoche ! Merci d'avoir essayé.
Répondre