Rire sur France Inter - 4

Publié le par Yves-André Samère

Comme dit précédemment, l’émission à succès Le Luron de midi n’a duré que sept mois, jusque fin juin 1980. À la rentrée de septembre, Claude Villers inaugurait sa première émission en public sur France Inter, dans l’un de deux studios réservés à ce genre de manifestations (tantôt le 105, tantôt le 106, et où se tenait, deux fois par mois, Le masque et la plume, émission bien plus ancienne et qui dure toujours). Le Tribunal des Flagrants Délires commençait sa carrière, qui du reste fut courte – deux ans –, et qui eut du mal à s’installer, chose difficile à croire aujourd’hui.

Bien que prévue pour la radio uniquement, elle présentait cette originalité d’avoir été conçue comme un spectacle théâtral. Dans un décor de véritable tribunal, elle en comportait tous les personnages, dont deux restaient muets – les deux magistrats assesseurs, installés de part et d’autre du président de la cour d’assises, Claude Villers lui-même, trônant sur la tribune des juges qui dominait toute la scène. Juste au-dessous, au point le plus bas de la salle, se tenait l’huissier, assis à un bureau. À droite du public, et au même niveau, l’avocat de la défense siégeait derrière un autre bureau identique, et, en face de lui, trônait le procureur, pareillement installé. Les jurés, eux, sélectionnés par l’huissier avant l’émission parmi les spectateurs, restaient dans les gradins et n’intervenaient qu’à la fin. Seul détail inhabituel dans un tribunal, un piano à queue occupait une place importante à deoite de l’avant-scène, et le pianiste ponctuait certaines répliques improvisées, par quelques accords ou mélodies qu’il improvisait aussi. Par exemple, le réquisitoire était généralement annoncé par la Marche Funèbre de Chopin ! Quant à « l’accusé », vedette du jour, il était installé derrière une barre, au-dessus de son avocat, et pouvait s’asseoir… quand le président le lui permettait !

Tous les personnages de la pièce avaient revêtu le costume de leur personnage, et l’éclairage de la salle pouvait varier. Ainsi, les lumières étaient tamisées durant les tours de chant des artistes invités, qui tenaient lieu de « témoins » du procès. On comprend que Villers avait voulu donner, non seulement aux auditeurs, mais aussi aux spectateurs, de quoi retenir leur intérêt autant qu’il était possible.

Je préciserai l’identité des personnages dans une autre notule à venir.

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