Sortie fracassante pour Batman

Publié le par Yves-André Samère

Les attentats se suivent et ne se ressemblent pas. Figurez-vous que ce soir devait avoir lieu une avant-première de The dark knight rises, le dernier film de Christopher Nolan sur Batman. Cela devait se passer au Gaumont des Champs-Elysées, en la présence du réalisateur et de ses principales vedettes, Christian Bale, Anne Hathaway, Joseph Gordon-Levitt, Morgan Freeman et Marion Cotillard (ces salauds ne m’ont même pas invité).

Or, aux États-Unis, on soigne les détails : un dingue, là-bas (pardon pour le pléonasme), s’est mis à flinguer les spectateurs du même film, dont c’était aujourd’hui la sortie officielle, dans un cinéma d’Aurora, banlieue de Denver. Il y a eu au moins douze morts et une cinquantaine de blessés, et le tueur, James Holmes, 24 ans, a trouvé élémentaire d’ouvrir le feu après dix minutes de projection seulement. De toute évidence, il n’a pas aimé le film...

Du coup, la cérémonie de ce soir à Paris a été annulée. Plus grave, Marion Cotillard, qui devait venir montrer son frais minois sur Télé-Poubelle pour le JT de 20 heures, ne fera pas le déplacement.

Signalons deux détails, au rayon « Noix d’honneur ». D’abord, que les spectateurs d’Aurora ont d’abord cru que les coups de feu faisaient partie du film. Voilà ce que c’est que d’inclure dans les pellicules récentes un maximum de vacarme. À l’avant-première d’Inception, du même réalisateur et dans une salle Imax (sonorisation renforcée), j’avais trouvé pénible la bande sonore ; ensuite, qu’Obama a promis que son administration « fera tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir les habitants d’Aurora en ce moment extraordinairement difficile ». Il va constituer une cellule psychologique ?

(NB : quatre séances d’avant-première sont prévues aux Halles mardi 24. Connaissant la mémoire de poisson rouge de la majorité des Français, dans quatre jours, tout le monde aura oublié. Et puis, inutile de dire que France Inter, rapportant le fait, a casé comme d’habitude son traditionnel couplet de la ville « sous le choc »)

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