Stupidité de la loi électorale
Les élections françaises, à ma connaissance, constituent la seule occasion, en pays développé, d’interdire la connaissance – étant entendu que je laisse de côté les questions relevant de l’espionnage, qui n’ont rien à faire ici.
En effet, punir d’une forte amende la publication des résultats avant l’heure fixée autoritairement par le gouvernement, cela revient, en dernière analyse, à dire au bon peuple : « Tu n’as pas le droit de savoir comment les autres ont voté, parce que ça pourrait t’influencer ».
Absurde. Où est le mal, d’être influencé par ce que fait autrui ? L’idéal démocratique, ce serait donc un peuple d’aveugles et de sourds ? On en a vu les effets en 2002 : si ledit bon peuple avait été averti à temps que Le Pen se qualifiait pour le second tour, vous ne croyez pas que les quelques citoyens au courant mais n’ayant pas encore voté auraient pu nous éviter cette calamité : dix ans avec un pouvoir de droite, tour à tour fainéant, puis rétrograde ?
(Je ne compte même pas la possibilité de s’informer à l’étranger – devenue dérisoirement facile avec la télévision, puis Internet –, donc l’inefficacité de la loi française)