Sur France 2 : « Broadchurch »

Publié le par Yves-André Samère

Avant-hier soir, France 2 a diffusé les trois premiers épisodes d’un téléfilm britannique en huit parties de quarante-cinq minutes (la dernière est un peu plus longue), Broadchurch. La suite passera lundi 24. Mais comme ce film a déjà été diffusé l’année dernière au Royaume-Uni, en Australie, au Canada, en Suède, en Finlande et aux Pays-Bas, j’ai pu visionner hier les cinq autres épisodes, arrivés mystérieusement sur mon disque dur ; en version originale sous-titrée, je précise, et vous n’aurez pas cette chance si vous l’aviez raté et comptiez sur le service de replay de la chaîne, qui ne vous donnera que la version doublée en français. Mais le téléfilm va sortir en DVD le 13 mars. Il coûtera 25 euros.

C’est une enquête sur la mort d’un garçon d’onze ans, Danny Latimer, dans la localité de Broadchurch, sur le littoral anglais (cet endroit n’existe pas, et on a filmé dans le Somerset et le Dorset) : l’enfant, fils d’un plombier et d’une mère qui attend un autre enfant, est retrouvé inanimé sur une plage que domine une falaise, mais on découvre rapidement qu’il n’est pas tombé de la falaise, car son corps en est trop éloigné. En outre, des traces de strangulation sont trouvées sur son cou, donc le meurtre est probable, et son corps a été déposé à cet endroit par le meurtrier.

L’enquête est menée par un nouveau venu, Alec Hardy, qui traîne derrière lui une mauvaise réputation à la suite d’une enquête précédente mal terminée, et qui prend la place d’Eddie Miller, inspectrice locale qui espérait gagner du galon, et se voit forcée de lui obéir.

Selon la loi du genre, plusieurs suspects seront mis en avant : Mark, le père du garçon ; Jack, le vieillard qui tient la boutique de presse et qui a jadis fait de la prison pour pédophilie (c’était une erreur, il avait aimée une fille de seize ans moins un mois, et l’avait épousée après sa sortie de prison, ce qui va lui valoir une avalanche de persécutions diverses) ; Nigel, le commis du plombier ; Paul, le pasteur ; et même une femme bizarre, Susan, qui va se révéler être la vraie mère du commis.

Le coupable est découvert à la quinzième minute du dernier épisode qui en compte cinquante, contrairement à la tradition des cinq dernières minutes dans les histoires policières, et la tension est très forte tout au long du récit. Et, comme dans Downton Abbey, tous les personnages sont importants : vous ne verrez pas, ainsi que dans le cinéma français, de personnage qui n’apparaît que pour dire « Madame est servie ». Qualité britannique.

Quoi encore ? Ah oui, j’allais oublier : vous désirez connaître le nom du coupable. Comme je vous comprends ! Moi-même, j’ai commencé par regarder la fin du dernier épisode. Très bien, je vous donne le mot de l’énigme. Mais parce que je ne veux pas trahir le principe sacré de Jérôme Garcin On-ne-raconte-pas-la-fin – vous connaissez ma vénération à l’égard des règles –, je vous mets cela en encre invisible. Si vous voulez savoir, appuyez donc sur le bouton gauche de la souris pour sélectionner le passage apparemment vide ci-dessous. Il y a tout.

En fait, la mort du garçon est due à un accident, à la suite d’une dispute entre Danny et Joe Miller, le mari de l’enquêteuse, qui était amoureux de lui. L’enfant, battu une fois par son père, avait trouvé en Joe un protecteur qui le gâtait et lui avait même donné de l’argent. Mais Joe niait être pédophile, il ne voulait que de la tendresse, et le flashback qui montre la scène du drame semble bien lui donner raison. Affolé d’avoir tué Danny sans l’avoir voulu, il avait transporté le corps loin de la maison où l’évènement avait eu lieu.

Après la conclusion, tout le monde est malheureux, et les deux policiers démissionnent, ça se comprend. Évidemment, on se marre moins que chez Patrick Sébastien. Et puis, le générique de fin laisse voir la mention « Broadchurch returns ». Il y aura donc une suite. Danny ressuscite ?

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