Taxons les pianos !

Publié le par Yves-André Samère

Fidèle à sa politique – qui a fait ses preuves – de n’annoncer que des nouvelles fausses ou périmées, France Inter nous fait savoir ce matin qu’une quarantaine de pianos ont été disposés à Paris dans les lieux publics, où les passants peuvent jouer. En conclusion, le passeur de plats commente devant son micro : « C’est ce week-end, profitez-en, les fausses notes sont en prime ». Ouarf !

Non, ce n’est pas ce week-end, la manifestation a commencé il y a une bonne dizaine de jours. Aux Forum des Halles, une vingtaine de petits pianos peinturlurés ont été déposés dans la rue du Cinéma, entre la Place Carrée et le complexe UGC. Place Carrée, on a, de plus, installé des bancs pour les spectateurs. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’un piano, à cet endroit, les autres ayant été répartis ailleurs, je suppose. J’ajoute que la manifestation n’a pas grand succès, que les spectateurs sont rares, et les pianistes, rarissimes. Peut-être parce que les pianos sont en fait d’horribles casseroles...

À propos, je me permets de faire une suggestion à cette dame dont le nom m’échappe et qui usurpe le bureau de Jack Lang, éternel ministre de l’Intelligence et de la Beauté, au Palais-Royal : elle avait lancé l’idée géniale d’une taxe sur les ordinateurs, comme il en existe une sur les téléviseurs – preuve que la donzelle a vite appris la méthode ministérielle du ballon d’essai. Or, pourquoi ne pas rétablir la fameuse taxe sur les pianos que la Troisième République avait instaurée à la fin du XIXe siècle ? Elle coûtait 10 francs (la taxe, pas la Troisième République), ce qui était considérable pour l’époque. L’opposition de gauche avait protesté, réclamant que soient exonérés les musiciens professionnels, les maîtres à danser, les parents de trois enfants vivants, les familles qui ont un fils sous les drapeaux, ceux qui ont passé dix ans aux colonies, les membres du corps enseignant et... les marchands de vins. Cet impôt a été supprimé, mais posséder un piano reste considéré comme un signe extérieur de richesse, donc imposable ! Cela dit, il y a piano et piano, et entre un Yamaha électrique à 500 euros et un Steinway D de 274 centimètres à 104 000 euros (c’est le prix !), il y a de la marge.

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