The Earl Hays Press vaut une visite !
Vous connaissez The Earl Hays Press ? Je parie bien que non, et c’est dommage, car cette entreprise vaut le détour, au moins via Internet. Que fabrique-t-elle ? Des faux ! Explication.
Lorsque, dans un film ou une série télévisée, vous voyez par exemple un personnage en train de lire le journal, eh bien... il y a toutes les chances pour que ce journal N’EXISTE PAS ! Il a été fabriqué par The Earl Hays Press, spécialement pour cette scène ; ou encore, et c’est moins cher, il existait déjà dans le stock de faux que la firme possède et qu’elle réserve pour ses clients cinéastes.
Naturellement, elle possède un site Internet que je vous invite à visiter, c’est très marrant. Vous apprendez ainsi qu’on peut mettre à votre disposition, pour vos films à venir, des couvertures de magazines (voire leurs pages intérieures), des bandes dessinées, des journaux au format normal ou tabloïd, des couvertures de livres, des posters, des étiquettes ou emballages de produits (fictifs), des canettes ou bouteilles de boissons diverses (bières, alcools et champagne compris). Tous fictifs !
The Earl Hays Press est établie à Sun Valley, en Californie.
Mais, me direz-vous, à quoi bon tout cela ? Pourquoi ne pas utiliser dans les scènes des objets réels ? Tout simplement à cause de la manie procédurière qui sévit aux États-Unis, et de la crainte des procès en diffamation ou harcèlement qui tient à la gorge les dirigeants des studios. Imaginez un journal ou une marque de bière, qui n’existe pas, vous faisant un procès !
Et c’est dans le même ordre d’idée que, dans TOUS les films et téléfilms en provenance des États-Unis, les numéros de téléphone sont bidons. Mais cette fois, The Earl Hays Press n’y est pour rien : la totalité des numéros vus à l’écran (regardez bien la prochaine fois que vous verrez un film) commencent par 555. N’en concluez pas que le central gérant ces numéros est fictif, ce code est en fait réservé aux numéros d’assistance ; par exemple, le 555-1212, valable aux États-Unis et au Canada. Mais celui-là, vous ne le verrez jamais dans un film !