Toutankhamon sur France 2

Publié le par Yves-André Samère

Mardi soir, juste avant la diffusion en direct d’Aïda depuis le théâtre antique d’Orange, France 2 offrait la première édition de l’été de Secrets d’histoire, présentée par Stéphane Bern, et consacrée à Toutankhamon. Cet obscur pharaon, fils du révolutionnaire Akhenaton qui voulut remplacer les dieux traditionnels de l’Égypte par un dieu unique, Aton, est monté sur le trône à neuf ans et mort à dix-neuf, et on l’ignorerait (royalement, dirai-je) sans cette particularité dont il n’est pas responsable : sa tombe, dans la Vallée des Rois, à 650 kilomètres au sud du Caire, où étaient aussi enterrés Thoutmôsis III et Ramsès II, est la seule à avoir été retrouvée à peu près intacte, car trop petite – « seulement » quatre-vingt mètres carrés –  pour avoir attiré l’attention des pillards. Si bien qu’on y retrouva 2099 objets, en 1922.

Cette émission était très supérieure à celles qui l’ont précédée en 2009 et 2010, car elle ne cédait ni au sensationnel ni à l’a-peu-près. Pourtant, les occasions de proférer des imbécillités propres à la télévision ne manquaient pas, si l’on songe à la légende de « la malédiction des Pharaons » et à la succession de décès prétendument mystérieux qui ont suivi la découverte de la tombe. Mais il a été confirmé, ce que je n’ignorais pas, que tout cela était dû à la contagion par un champignon très virulent qui prolifère dans les espaces confinés (comme les tombes), l’Aspergillus flavus – découvert à Cracovie en 1973, sur les restes du roi polonais Casimir, mort il y a cinq siècles, contagion qui fut à l’origine du décès de douze chercheurs, mais l’émission ne le disait pas.

Autre révélation pour le grand public : tous les monuments qui nous restent de l’époque pharaonique n’avaient pas l’aspect qu’on leur voit aujourd’hui, car ils étaient colorés. Toute la peinture a disparu, mais les pyramides, par exemple, étaient peintes, détail que j’avais appris bien auparavant.

Seule fausse note, l’interview par Bern du docteur Zahi Hawass, ministre égyptien des Antiquités. Ce docteur-là ne doit pas l’être en médecine, car il nous en a sorti une bien bonne : si Toutankhamon boitait et marchait avec une canne, s’il souffrait en outre de la malaria, c’est parce que, « à cause de son mauvais état de santé, son sang circulait mal dans ses jambes. […] Tout cela, à mon avis, à cause du mariage de son père avec sa sœur ».

Et voilà pourquoi votre fille est muette !

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