Traducteurs conformistes

Publié le par Yves-André Samère

Avant-hier, France Inter diffusait dans sa matinale l’enregistrement d’une interview, faite la veille, du romancier Stephen King, spécialisé dans l’horreur, et qui était à Paris pour vendre son dernier bouquin, la suite de Shining, intitulée Docteur Sleep (c’est le surnom de Danny, qui a trente ans de plus). On avait convié, pour le questionner, une poignée d’admirateurs, dont deux lui ont donné du « maître », comme s’ils étaient en face de Sartre (et Sartre lui-même disait en rigolant que seuls les garçons de café l’appelaient ainsi).

King ne parle pas le français, donc il avait près de lui un traducteur pour le suppléer. Or le romancier, qui croit dur comme fer à cette ineptie, la culpabilité de Lee Harvey Oswald dans l’assassinat de Kennedy (le contraire de cette thèse est prouvé depuis longtemps, et Johnson, le successeur de Kennedy à la présidence, l’a reconnu), King, donc a prononcé le nom d’Oswald trois ou quatre fois. Si on a quelques notions d’anglais, on  sait que ce nom se prononce « asse-ouaulde », et on pouvait entendre King le dire de cette manière. Oui, mais voilà, les Français, depuis 1963, ont pris l’habitude de prononcer « osse-valde », et rien n’y fait, aucun de nos journalistes, tous polyglottes, n’a surmonté cette manie ridicule.

Que croyez-vous qu’a fait le traducteur de France Inter ? Il a fait comme tout le monde : le nom que son client disait correctement, il l’a, et en sa présence, écorché de la manière habituelle.

On ne va pas contre les traditions !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :