Horreur musicale
On peut à la fois aimer le cinéma et détester le Festival de Cannes. Or je n’ai aucun mal à éviter les émissions qui en parlent, puisqu’il suffit de ne regarder aucun journal télévisé – ce que je fais depuis toujours – ainsi que les émissions « spéciales » qui traitent du sujet.
En revanche, il est très difficile de ne pas être agacé par un détail qui tient à cette horreur médiatique : l’indicatif sonore qui précède toutes les annonces la précédant. Cette musique liquide, Aquarium, de Camille Saint-Saëns, tiré de son Carnaval des animaux, est une musique que je connaissais depuis longtemps, sans avoir jamais prêté attention à ce morceau particulier, et qui massacre nos oreilles depuis son adoption en... 1990. Rengaine tes poissons, Camille, ou fais-en une bouillabaisse, ce sera moins indigeste. Mais il paraît que ce morceau serait « l’identité sonore même du festival » et qu’il est « indétrônable ». Tout le monde semble le trouver très bien, et il semble que je suis le seul à rêver que Saint-Saëns soit mort avant de l’avoir composé. Éventuellement, guillotiné. Et, à la radio, il est difficile de l’éviter.
Conclusion : chaque année, on doit subir cette chose. L’enfer, ce n’est pas toujours les autres.