Jean d’Ormesson
La mort, annoncée ce matin, de Jean d’Ormesson, a donné au personnel de France Inter l’occasion de se couvrir de gloire : pas un des intervenants entendus ce matin n’a été capable de prononcer correctement son nom. Il est vrai qu’à l’âge de 92 ans, l’écrivain n’avait pas eu le temps de se faire connaître !
Bref, on ne prononce pas « dor-mé-çon », mais « dor-meu-çon ». L’intéressé lui-même l’a dit mille milliards de fois, ce qui apparemment n’a pas suffi. À la radio, on invité des célébrités, mais on n’écoute pas ce qu’elles disent. C’est ainsi. Souvenez-vous de Mitterrand, inconnu lui aussi, et dont le nom, durant des dizaines d’années, a été écorché : chacun, surtout chez les communistes, s’appliquait à dire « mi-tran ». Et Spielberg, dont nul en France n’a jamais entendu parler : invariablement, les journalistes français le rebaptisent Chpilbergue, comme s’il était d’origine germanique.
Il n’y a rien à faire, c’est définitif.
Je n’ai croisé d’Ormesson qu’une seule fois, il y a quelques années : il sortait de Radio-France, et j’y entrais. Pas de quoi écrire des pages et des pages. Mais je connais une histoire marrante sur lui et les femmes. Un soir, il emmène une femme chez lui. Elle lui demande la permission de se rendre à la salle de bains. Aussitôt, il se dit que c’est dans la poche, et lorsqu’elle sort du cabinet de toilette, elle le retrouve, assis sur le canapé, et... complètement nu. Aussitôt, elle rebrousse chemin, prétendant qu’elle a oublié quelque chose sur le lavabo. Et lorsqu’elle en ressort, il s’était rhabillé !