Jean d’Ormesson

Publié le par Yves-André Samère

La mort, annoncée ce matin, de Jean d’Ormesson, a donné au personnel de France Inter l’occasion de se couvrir de gloire : pas un des intervenants entendus ce matin n’a été capable de prononcer correctement son nom. Il est vrai qu’à l’âge de 92 ans, l’écrivain n’avait pas eu le temps de se faire connaître !

Bref, on ne prononce pas « dor-mé-çon », mais « dor-meu-çon ». L’intéressé lui-même l’a dit mille milliards de fois, ce qui apparemment n’a pas suffi. À la radio, on invité des célébrités, mais on n’écoute pas ce qu’elles disent. C’est ainsi. Souvenez-vous de Mitterrand, inconnu lui aussi, et dont le nom, durant des dizaines d’années, a été écorché : chacun, surtout chez les communistes, s’appliquait à dire « mi-tran ». Et Spielberg, dont nul en France n’a jamais entendu parler : invariablement, les journalistes français le rebaptisent Chpilbergue, comme s’il était d’origine germanique.

Il n’y a rien à faire, c’est définitif.

Je n’ai croisé d’Ormesson qu’une seule fois, il y a quelques années : il sortait de Radio-France, et j’y entrais. Pas de quoi écrire des pages et des pages. Mais je connais une histoire marrante sur lui et les femmes. Un soir, il emmène une femme chez lui. Elle lui demande la permission de se rendre à la salle de bains. Aussitôt, il se dit que c’est dans la poche, et lorsqu’elle sort du cabinet de toilette, elle le retrouve, assis sur le canapé, et... complètement nu. Aussitôt, elle rebrousse chemin, prétendant qu’elle a oublié quelque chose sur le lavabo. Et lorsqu’elle en ressort, il s’était rhabillé !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

M
A l'époque où on apprenait encore quelque chose à l'école mes maîtres m'ont enseigné qu'un e suivi de deux consonnes ne prenait pas d'accent mais se prononçait "é". Si tel n'est pas le cas pour d'Ormeusson, les gens qui font la faute sont bien pardonnables.
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Y
On peut pardonner les fautes dues à l’inculture, mais enfin, les exceptions à cette règle sont trop nombreuses pour qu’on se contente de les ignorer, car elles ont (eu) leur raison d’être. Et elles rendent la grammaire plus intéressante. Sans cela, des tas de mots seraient prononcés selon la simple phonétique. Vous noterez que c’est pareil en anglais, avec son W à éclipses, ou même en espagnol, langue dans laquelle toutes les lettres se prononcent, sauf... le D, à la fin de mots comme « usted », « Madrid » ou « fraternidad ».
D
Mais on dit "fesse" et pas "feusse" ! Ou, plutôt "messe" et pas "meusse".<br /> Remarquez, "Broglie" se prononce "Breuil", alors...
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Y
Je vois mal le rapport.
G
Rebaptisé plutôt Chpilbergue.
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Y
Merci. J’ai corrigé. Il va vraiment falloir que j’apprenne à écrire !
D
J'ai essayé plusieurs fois de lire "au plaisir de Dieu", sa saga familiale. Pas allée plus loin que le premier chapitre, tellement je m'ennuyais. Vous savez, quand, au milieu d'une phrase, vous pensez que vous devez acheter le pain avant midi. Et, lors du paragraphe suivant, au rendez-vous chez le médecin que vous devez prendre. J'ai abandonné.
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Y
Moi, c’est Sartre que je n’arrive pas à lire. Une demi-douzaine de fois, j’ai essayé avec « L’être et le néant », mais jamais je n’ai dépassé le premier paragraphe. Comme a dit Desproges à propos d’un autre auteur, « C’est très économique, une page vous fait autant d’effet qu’un tube de barbituriques ».