Le commerce atteint des sommets (de bêtise)

Publié le par Yves-André Samère

La protection des marques peut aller très loin dans la bêtise. Que Disney envoie partout dans le monde des inspecteurs chargés de vérifier si les vitrines des magasins n’exploitent pas les personnages créés par la firme, et fasse ensuite un procès aux contrevenants – parfois inconscients d’avoir outrepassé leurs droits –, on le comprend à la rigueur. Mais le comble vient d’être atteint par les studios Warner Bros., qui produisaient Stanley Kubrick et fabriquent les films sur Harry Potter.

Warner vient en effet de faire interdire... un dîner !

Martine Lover est une restauratrice qui a rendu populaire en Grande-Bretagne le concept des restaurants undergrounds : elle organise chez elle des dîners végétariens, pour le plaisir des arts de la table, mais son adresse n’est connue que des initiés qui fréquentent son blog, où elle annonce les dîners, leur thème qui change chaque fois, et le menu. Cette année, elle voulait organiser, le soir d’Halloween, un dîner sur le thème d’Harry Potter, avec menus adaptés : biéraubeurres, bouillabaisse et chocogrenouilles. Les clients, reçus à l’entrée en échange d’un mot de passe, et costumés, se seraient assis à la table désignée par le « Chapeau Magique ». Or la soirée n’aura pas lieu, ou le thème devra être modifié, car Warner a dépêché ses avocats pour lui signifier qu’elle n’avait pas le droit d’exploiter la marque et l’univers Harry Potter sans son autorisation ! Warner détient en effet les droits sur les marques Harry Potter et sur l’adaptation des livres au cinéma, et on ne peut utiliser tout cela que contre paiement d’une licence.

Martine Lover, qui ne peut pas payer, a annulé son dîner. Mais elle se demande encore quel préjudice son dîner aurait bien pu causer à la puissante Warner...

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