Être ou ne pas être... intelligents
La Bible est à ce point riche en sottises que je ne me suis pas beaucoup gêné pour en dire des horreurs – que je pense, car ses auteurs y ont mis du leur, et à la louche.
Ainsi, on y dénigre l’intelligence, et cela commence dès la Genèse, au chapitre 3. On lit en effet, rapporté aux versets 1 à 7, que le serpent – qui parle – demande à la femme si vraiment Dieu a interdit au premier couple de manger à tous les arbres du jardin. Elle répond qu’ils mangent tous les fruits, mais pas ceux de l’arbre qui est au milieu, car Dieu les a menacés de mort s’ils le font. Le serpent dit que cela n’arrivera pas, mais que, au contraire, « Vos yeux s’ouvriront, et [...] vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal ».
Là dessus, la femme tente le coup et constate que le fruit de l’arbre est « bon à manger et agréable à la vue », ainsi que « précieux pour ouvrir l’intelligence » – je ne change pas un mot. Puis elle en fait manger à son mari, et « les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent ». Autrement dit, ils deviennent intelligents.
Et pour ce crime affreux, Dieu les punit et les chasse du paradis.
Moralité : à bas l’intelligence. Ce fut plus tard le slogan des franquistes durant la guerre d’Espagne. Et voilà pourquoi, de nos jours, nos dirigeants politiques tendent vers cet idéal.