Sachez trouver une bonne excuse (ou deux)

Publié le par Yves-André Samère

J’admire beaucoup l’intelligence avec laquelle Manuel Valls, qui fait Premier ministre à Paris (et à Berlin) tente de se dépatouiller de cette affaire vaseuse qui lui colle aux pattes (et non, je ne vais pas vous ressortir l’astuce habituelle : « Comme le sparadrap du capitaine Haddock », j’ai ma fierté et je ne travaille pas à France Inter), cette affaire du déplacement aéroporté en Allemagne pour aller voir, à nos frais, un match de football. Moyennant quoi, à l’Assemblée nationale, et en criant très fort, il a tenté d’imposer silence aux députés de l’opposition, leur proclamant que l’incident était clos puisqu’il en avait décidé ainsi. Eh oui, la République, c’est ça : quand les élus demandent des explications, on mate ces représentants du peuple en leur aboyant de fermer leur gueule une bonne fois pour toutes.

Première bonne excuse : mais Angela Merkel y assistait aussi, à ce fichu match ! Ce qui est permis à la chancelière allemande serait donc interdit au Premier ministre français ? Très judicieux, comme riposte. Cette budgétivore, Angela, qui habite justement Berlin, se permet d’aller voir un match au stade de la ville où elle vit toute l’année ! Dites, vous connaissez le prix d’un ticket de bus, à Berlin ? De quoi ruiner l’économie teutonne...

Deuxième bonne excuse : en tant que Premier ministre, je DEVAIS aller discuter des affaires de sport avec Platini, le patron de l’Union Européenne du football (qui justement est à Paris aujourd’hui, ce salaud qui scie à la base mon explication.Mais écoutez plutôt les excuses que Philippe Bouvard lui a trouvées, lui qui a davantage d’esprit que tous ces charlatans). C’est bien vrai, ça, le téléphone entre Poitiers et Berlin fonctionne très mal. Et ne me parlez pas de Skype, mon ordinateur est en réparation, en ce moment.

Ce matin, Emmanuel Macron, l’un des ministres de Valls, lui aussi très à droite, est sur France Inter, et il a ressorti ces arguments d’une subtilité à vous recroqueviller la cravate dans le sens de la largeur. Nous avons, je le dis une fois de plus, les gouvernants les plus futés et les moins faux-culs de la planète. Nous devrions les mettre aux enchères, on se ferait des sous.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :