Un précurseur de l’honnête Valls
Certes, avec son escapade aérienne à Berlin, Valls s’est conduit comme l’affreuse canaille dont il aura du mal à prouver qu’il ne l’est pas. Néanmoins, il n’est pas le premier
. Laissons donc un peu l’actualité et les minus qui la troublent, et remontons un peu plus haut, dans tous les sens du terme.Entre 1974 et 1981, le président de la République était Valéry Giscard d’Estaing, ancien ministre des Finances sous Pompidou. Or ce type, dont la longévité est surprenante, adorait la chasse. Ce qui, déjà, a de quoi lui valoir notre considération distinguée. Attention, il ne chassait pas le perdreau pour se nourrir ! Pas plus que le faisan, sinon il aurait décimé son gouvernement. Non, lui, il visait la grosse bête. Et où trouve-t-on de grosses bêtes, sinon en Afrique ?
Il était donc passionné par la tuerie des éléphants, à une époque où cet animal n’était pas encore considéré comme nuisible (aujourd’hui, oui : les éléphants tuent chaque année des centaines de malheureux, cent fois plus que les requins, ou quasiment). Et comme les éléphants sont rares dans la région parisienne, sauf peut-être au zoo de Vincennes où ils sont inexplicablement protégés, il préférait faire ses exploits en Centrafrique. Si bien qu’il était devenu l’ami intime du président Bokassa, celui qui se proclama empereur, et encore plus de la femme de Bokassa, Catherine, dont il devint l’amant (évidemment, Bok n’était pas au courant, et quand il fut mis au parfum, les rapports tournèrent au vinaigre, mais je vous raconterai les détails un autre jour, vous verrez, c’est piquant).
Cela vous surprendra peut-être, mais Giscard se rendait en Centrafrique à bord des avions officiels, dont le service se nommait alors GLAM (Groupement des Liaisons Aériennes Ministériels, qu’on rebaptisa plus tard lorsqu’on découvrit que les deux fils de Giscard, Henri et Louis, avait fabriqué un faux ordre de mission afin d’en utiliser un pour aller chasser la grouse en Écosse. Authentique). Et savez-vous à quel rythme l’honnête Giscard utilisait les avions officiels pour aller décimer les éléphants africains ? Vous ne devineriez jamais : il y allait jusqu’à trois fois par semaine !
Je n’invente rien, comme d’habitude.
Valls, ce minable, joue petit bras.