L’homéopathie, un attrape-nigauds
Pourquoi certains médecins du type Diafoirus préfèrent-ils traiter leurs malades avec de la poudre de perlimpimpin (je vise les « médicaments » homéopathiques, là) plutôt que de les envoyer chez un psychiatre, qui prescrit de vrais médicaments, lui ? Parce que dire à quelqu’un que tout se passe dans sa tête, ça peut non seulement le heurter, mais surtout produire l’effet contraire. Le « médicament » homéopathique – je tiens aux guillemets –, auquel croit le malade, agira sur son psychisme uniquement, en vertu du bien connu effet placébo, mais le malade pensera aussi que c’est sur son corps qu’on a agi. C’est l’essentiel.
Reste à savoir si c’est très déontologique, de la part de la Sécurité sociale, de rembourser des faux médicaments, comme elle le fait. D’autant plus qu’elle le sait, la Sécu, qu’ils sont faux : au contraire des vrais médicaments qui ont besoin, pour être vendus, d’une AMM (autorisation de mise sur le marché) délivrée par le ministère de la Santé, les produits de la firme Boiron, qui a le quasi-monopole, sont vendus sans cette autorisation. Ça veut tout dire : ils n’en ont pas besoin, puisqu’ils n’ont aucune action, ni en bien, ni en mal. Il y a une trentaine d’années, un journaliste de « Science et Vie » également médecin, le docteur Jean-Michel Bader, avait absorbé une quantité absolument massive d’un produit commercialisé par cette firme, et qui avait été préparé à partir... de l’arsenic. Il avait fait cela sous le contrôle d’un huissier, dont il avait publié le rapport. En théorie, cette ingestion massive aurait dû l’expédier ad patres. Mais non, il n’y avait eu aucune conséquence, et l’expérimentateur se portait aussi bien après qu’avant.
Question : pourquoi l’État n’ordonne-t-il pas la fermeture de Boiron, qui escroque les gens depuis 1932 ? Toujours pour la même raison, la peur panique de fabriquer des chômeurs. C’est un peu comme les arsenaux qui fabriquent des mines antipersonnelles, production que les syndicats défendent si ardemment. Mieux vaut tuer des innocents.