Déboulonnons : Dieu (1)
Difficile de percevoir la dualité de Dieu si on lit l’Ancien testament dans une traduction française ! Or toutes les éditions dans notre langue dérivent de celles de Louis Segond, un protestant, qui ne s’est pas gêné pour donner au texte hébreu un certain nombre de coups de pouce... ayant bien facilité la tâche des églises, désireuses de cacher quelques détails très gênants.
En fait, le texte originel décrit, non pas UN dieu unique, mais DEUX au moins (précisons que le mot Dieu n’apparaît nulle part dans l’Ancien Testament, pas plus que le verbe créer), et même la traduction bien pensante n’a pas pu faire autrement que de laisser échapper cette perle, dans le livre de la Genèse, au chapitre 3, verset 22, lorsque Dieu vitupère contre le couple Adam et Ève, coupable d’avoir mangé le fruit de la connaissance du bien et du mal – qui n’était pas une pomme –, et dit ceci : « L’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement ».
Intéressante, cette tirade, car elle nous révèle quelques points dont on ne parle pas beaucoup en chaire :
- l’homme est devenu « l’un de nous », ce qui implique qu’il y avait plusieurs dieux. Et ne me ressortez pas qu’il s’agit d’un « pluriel de majesté » ! D’une part, cela n’existe pas en hébreu ; d’autre part, Dieu n’a pas dit « comme NOUS », ce qu’aurait pu dire un roi. Ce l’un flanque par terre l’hypothèse.
- le prétendu Dieu reproche aux deux humains de connaître à présent la différence entre le bien et le mal. Surprenant. Il est donc partisan de l’ignorance. Cette position rappelle celle des maîtres qui ne voulaient pas que leurs esclaves apprennent à lire, car cela les rendraient moins dociles.
- Dieu déplore qu’à présent, l’homme risque de « vivre éternellement ». Il veut garder l’exclusivité ?
Je vous annonçais au début que je parlerai de la dualité de Dieu. Patientez, j’en parlerai dans un prochain article, où je traiterai d’Elohim et de Yahweh. Ils s’opposent radicalement.