Maïtena Birabourde
Je remercie Maïtena Biraben d’avoir confirmé, ce soir au Grand Journal, ce que je m’évertue à écrire ici quasiment tous les jours : que les journalistes sont surtout affairés à nous démontrer qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent !
Elle recevait deux commerçants un peu spéciaux, le patron du site Au Bon Coin, et un acolyte au nom indien dont je n’ai pas retenu la fonction, et peu importe. À eux deux, ces deux zigotos ont d'ailleurs cru devoir employer une vingtaine de fois en trois minutes le mot opportunité, vu que le terme occasion est devenu obscène, tout comme père ou mère, ou encore travailler. Mais peu importe. Ce qui importe, c'est que leur hotesse, qui désirait abonder dans leur sens – la défense du tout numérique, la marotte de Macron – s’est lancée dans une énumération de ces entreprises qui vendent quelque chose sans possèder l’objet destiné à la fonction. Par exemple, elle a cité Uber, qui vend du transport sans posséder le moindre véhicule. Ça c’est du tout-numérique, coco ! Le malheur, c’est que la pauvre fille a foncé tête baissée dans un piège, et a parlé d’Amazon, « premier libraire qui ne possède pas de librairie ».
Pas de veine, on a su cette semaine qu’Amazon vient d’ouvrir une librairie, une vraie, à Seattle. Des tas d’images en ont été publiées sur Internet, montrant des kilomètres de rayons, où les livres sont exposés en montrant leur couverture, et non leur tranche, idée pas bête qui permet aux acheteurs de voir de quoi parlent tous ces bouquins, et donc les incite à les acheter.
Bref, le vendeur de livres sans librairie a ridiculisé Madame-Je-sais-tout. Affaire à suivre, comme on dit, en s’inspirant des marabouts de Barbès, dans ce métier de spécialistes en tout.