Une semaine à l’hôpital

Publié le par Yves-André Samère

Ce lundi 22 février, alors que je suis à l’hôpital depuis une semaine, je peux faire le point sur mon séjour en chambre double.

D’abord, on m’a retiré la sonde urinaire qu’on m’avait posée lors de l’intervention, et qui me dispensait de devoir aller aux toilettes pour ce que vous devinez. Un fil à la patte en moins, mais j’ai toujours une perfusion pour je ne sais quoi, qui donc m’interdit de me déplacer librement. Jamais je n’aurais pu me rendre à la cafétéria, à l’entrée de l’hôpital, pour y profiter du wifi gratuit et aller ainsi sur Internet. J’ai donc mon ordinateur, mais je ne peux ni relever mon courrier, ni mettre à jour le présent bloc-notes, ce que je ferai lorsque je serai sorti, en truquant les dates de mes notules pour conserver la chronologie.

Je ne ressens aucune douleur, et je commence à pouvoir me lever. Auparavant, je devais appeler une infirmière pour qu’elle m’aide. Je signale en passant que ces filles, toutes jeunes, la plupart du temps arabes ou noires, sont angéliques et perpétuellement de bonne humeur. Toutes me pressent d’aller faire quelques pas dans le couloir, mais je ne suis pas chaud, car je me sens assez faible. Elles m’aiment bien, apparemment, et nous plaisantons souvent. Si seulement la nourriture qu’elles nous apportent était mangeable ! Finalement, je ne mange à peu près rien.

Les relations avec mon camarade de chambre, Abdelkarim, se sont nettement améliorées. Au début, comme il a loué la télévision et qu’il conserve la télécommande, c’était horripilant, car il la faisait fonctionner toute la journée, en changeant constamment de chaîne. Mais le pire, c’était la nuit, car il s’endormait en la laissant allumée. Je devais chiper la télécommande pour éteindre, mais alors, cela le réveillait, et il râlait. Et lorsqu’il dormait, il ronflait ! Nous nous sommes un peu chamaillés sur ce point capital, mais il a fini par comprendre, et, hier soir, nous avons regardés ensemble un film anglophone en version originale, The yards, que j’avais déjà vu quelques années plus tôt. Dans la journée, nous avons pu voir deux fois le même épisode de Friends, en version doublée cette fois. Et puis, avec ma liseuse, je lis autant que je peux, c’est-à-dire peu.

Abdelkarim a souvent de la visite, de ses amis ou de sa famille. Tous ces visiteurs sont très aimables, et ils m’offrent fruits et pâtisseries, que d’ailleurs j’ai un peu de mal à manger, car je n’ai pas faim : d’une grappe de raisin, je n’ai pu manger qu’un seul grain, comme Cyrano à l’Acte I.

De temps en temps, mon chirurgien passe me voir, souvent avec une interne. Je vais, semble-t-il, pouvoir quitter l’hôpital demain et rentrer enfin chez moi.

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