Des piqûres pour Épicure
Si un jour vous devez subir un traitement par piqûres, laissez-moi vous donner un conseil : trouvez une infirmière JEUNE !
Sur le mois écoulé, on m’avait prescrit trente piqûres d’anticoagulant – une par jour, sans sauter un seul jour. J’ai donc cherché dans mon quartier un cabinet d’infirmières, et j’en ai trouvé un, où exercent deux charmantes jeunes femmes, Emmanuelle et Edwige. Elles m’ont fait les six premières injections en mode sous-cutané, comme indiqué par l’ordonnance, et toutes indolores. Elles m’avaient indiqué le truc : pincer la peau pour en faire un petit bourrelet, et piquer là-dedans. On ne sent absolument rien.
Puis je suis parti loin de Paris, et le traitement a continué ailleurs. Les premiers jours, à huit heures du soir, une injection m’était faite, toujours par une infirmière JEUNE, et toujours sans la moindre douleur. Puis, un soir, c’est une infirmière plus âgée, entre trente-cinq et quarante ans, qui a pris le relais, et celle-ci m’a fait un peu mal. De toute évidence, elle ne connaissait pas la méthode. Enfin a déboulé dans ma chambre l’infirmière-chef, d’une cinquantaine d’années, qui a refusé de piquer dans la peau que je pinçais, et a enfoncé l’aiguille perpendiculairement à la cuisse, dans le muscle (« Je fais comme j’ai appris »), et qui m’a donc massacré. J’ai résolu alors que, si elle remettait le nez dans ma chambre le lendemain, je la flanquerais dehors et réclamerais une infirmière JEUNE, de celles qui suivent encore des cours à l’école et qui ont compris ce qu’on leur a enseigné. Mais elle n’est jamais revenue.
Ne me parlez plus des vertus de l’expérience. C’est du flan.