La tunique de Jésus
Le cher Barbarin, que j’aime tant, a présidé aujourd’hui, fête de Pâques (et encadré par deux gorilles), une cérémonie au cours de laquelle on a procédé à l’exposition de la tunique de Jésus, celle qu’il portait le jour de sa crucifixion. Cérémonie qui n’a lieu que tous les... cinquante ans, ce qui la rend plus rare que la parution de « La bougie du sapeur ».
La tunique de Jésus... Dites, braves ecclésiastiques, je ne savais pas que vous alliez si souvent au cinéma ! Cette tunique n’a existé que dans un film, justement intitulé La tunique (en français, mais c’était The robe en anglais), réalisé par Henry Koster en 1953, et qui présente cette particularité d’avoir été le premier film réalisé en CinemaScope. C’était d’ailleurs un fameux navet (ben oui, je l’ai vu), mais joué par d’excellents acteurs. À part cela, Jésus, à supposer qu’il ait existé et soit mort – très provisoirement – comme on le raconte, ne portait sûrement pas de tunique au moment de se faire supplicier, attendu que les Romains crucifiaient les condamnés entièrement nus.
Cette tunique est à peu près aussi authentique que le fameux linceul de Turin, dit aussi « saint suaire », qui aurait enveloppé le corps mort de Jésus, et fabriqué au... quatorzième siècle, comme l’a prouvé la datation au carbone 14. Mais il existe au moins une église de Paris où est affichée une image de ce faux notoire, dont la fausseté a été proclamée par au moins deux évêques de l’époque où il est apparu. Il s’agit de l’église Saint-Louis, celle qui est incluse dans le périmètre de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Ce qui me donne une idée : vous parler un jour de ce fameux linceul, sur lequel il y a bien des choses à dire. Patience...