Déboulonnons : De Gaulle (5)
Je ne voudrais surtout pas vous priver de cet indice montrant que De Gaulle, dès 1944, a su arranger la vérité à sa manière, et mettre le résultat au service de sa supposée clairvoyance en truquant un peu les documents après coup. Si bien qu’on peut le considérer, toutes proportions gardées, comme un précurseur du Big Brother de 1984, le dictateur qui faisait rectifier a posteriori les archives des journaux.
En 1934, il publie chez l’éditeur Berger-Levrault un livre intitulé Vers l’armée de métier. Depuis novembre 1931 et grâce à l’appui du maréchal Pétain, il est affecté au secrétariat général de la Défense nationale à Paris, et travaille au projet de loi militaire. Il vient d’être promu lieutenant-colonel, il écrit des articles de réflexion politique et de stratégie militaire, a déjà publié un livre en 1932, Au fil de l’épée, et il publiera La France et son armée en 1938.
Intéressons-nous au deuxième de ces livres, Au fil de l’épée, publié avant la Deuxième guerre mondiale. Or, en 1944, la guerre pratiquement terminée, De Gaulle fait rééditer son livre, chez un autre éditeur, Jules Carbonel, à Alger. C’était son droit. Mais il a profité de l’occasion, et, ayant constaté en 1940 l’action des avions allemands, des Stukas, il rajoute au bon endroit une longue phrase par laquelle il semblait prédire ce détail auquel il n’avait pas pensé dix ans auparavant.
Vous pouvez comparer ces deux textes ICI : à gauche, le plus ancien ; à droite, la version, euh... mise à jour. L’insertion se trouve après le passage sur les « moteurs chenillés », juste avant le passage à la ligne. Vous en penserez ce que vous voudrez, vous avez l’âge.