Jeanne d’Arc : on remet le couvert

Publié le par Yves-André Samère

Feuilleté aujourd’hui à la FNAC un livre de Colette Beaune, Jeanne d’Arc, vérités et légendes. L’auteur, en toute modestie, se présente comme « spécialiste reconnue depuis 2004 » de ce sujet brûlant, c’est le cas de le dire, ayant aussi participé à des débats télévisés, et entend démonter des « impostures », qu’elle énumère en oubliant de mentionner ses propres manquements. Or, peu après le début de son livre, je lis que Jeanne avait huit ans au moment du Traité de Troyes, sorte de compromis signé entre la France et l’Angleterre, et qui date de 1420. Plus loin, elle insiste : Jeanne est née en 1412.

Mais comment le sait-elle ? Jeanne elle-même avouait ne pas connaître sa date de naissance, et personne au monde ne la connaît, d’autant moins qu’à cette époque, on ne se souciait pas de la date de naissance des gens ordinaires, seules celles des rois et des puissants, pour des raisons évidentes, étant consignées. Mieux, au moment de son équipée à Vaucouleurs puis en France (elle ne reconnaissait pas être née en France, et le dit plusieurs fois lors de son procès), elle avait au moins vingt ans. Comment le sait-on ? Parce qu’avant cette époque, elle avait été fiancée, puis avait rompu, et le fiancé l’avait assignée pour rupture de promesse de mariage devant le tribunal de Reims : une plaque gravée devant la cathédrale de cette ville en témoigne. Or, à cette époque, on ne pouvait être convoqué devant ce tribunal avant l’âge de vingt ans ! Mais l’histoire pieuse prétend qu’elle est morte à dix-neuf ans...

Et puis, madame Beaune consacre un chapitre à démontrer que Jeanne ne pouvait pas être « fille de roi ». Mais nul n’a jamais prétendu qu’elle était fille de roi ! La thèse assez répandue et pas si foldingue de la naissance royale de Jeanne affirme qu’elle était la fille illégitime de la reine Isabeau de Bavière, la femme du roi, et du duc Louis d’Orléans. Et la dame a cette phrase magnifique, que je cite seulement de mémoire : certes, Jeanne était d’une famille riche, mais toutes les filles de familles riches ne sont pas filles de roi.

Ça c’est du syllogisme, coco !

(Je devrais peut-être écrire coca, s’agissant d’une dame)

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

A
Coca, que nenni ! Le féminin de coco me semble être "cocotte"...<br /> Mais je doute fort que la spécialiste auto-proclamée de Jeanne apprécie vraiment !
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Y
Cette dame peut penser ce qu’elle veut, de toutes façons, elle reste à peu près inconnue.
D
Je dirais plutôt "cocotte".
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Y
Non, il y a une connotation douteuse.