Lâches ? Non !

Publié le par Yves-André Samère

Ce matin sur France Inter, peu après huit heures et quart, j’ai pu entendre le psychiatre Richard Rechtman, interrogé sur la tuerie de Nice du 14 juillet. Il n’a pas dit que des platitudes, car même un psychiatre n’est pas capable de ne proférer QUE des âneries, mais tout de même, un des mots qu’il a employé m’a fait tiquer : il a qualifié de « lâches » les terroristes – ou les « génocidaires », comme il préfère les nommer, et je ne discute pas ce point de vocabulaire.

Je regrette, je ne suis pas d’accord sur ce terme de lâches, et j’ai déjà donné mon avis sur ce point. Mais comme, en neuf ans, j’ai commis plus de six mille trois cents articles, presque autant que Frédéric Lopez a commis de fautes de français dans ses émissions radio-télévisées, il existe une (faible) possibilité que cela vous ait échappé. Donc, rappelons une évidence. Nos tueurs sont sans doute des barbares, car ils tuent le plus de monde possible sans le moindre souci de sélectionner leurs victimes en fonction de ce qu’ils leur reprochent. Ce sont des imbéciles, car ils sont persuadés de « venger » Allah, et croient fermement que soixante-douze vierges les attendent dans un paradis qui n’existe que dans leur imagination. Ce sont d’affreux machistes, puisque ce détail prouve bien qu’ils ne considèrent les femmes que comme un repos du guerrier – ou du tueur, en l’occurrence. Mais ce sont tout sauf des lâches. Parce qu’enfin, ils savent bien qu’ils seront abattus à la fin de l’opération, cette conclusion n’ayant jamais manqué. Or un homme qui se lance dans une telle aventure en sachant qu’il va inéluctablement y perdre la vie n’est pas un lâche, pas plus que n’étaient des lâches ces jeunes Japonais de vingt ans que l’ignoble Hirohito envoyait à la mort à bord de petits avions, qu’ils devaient précipiter sur les navires des États-Unis.

Non, un homme de ce calibre est un fanatique religieux, donc un malade mental. Ce type d’homme a existé dans toutes les religions, et il n’est visiblement pas en voie d’extinction.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

A
Je perçois dans ce refus obstiné la marque profonde d'un traumatisme vécu dans votre petite enfance, probablement durant la période du petit pot, qui aurait eu comme conséquence....<br /> Je blague!!!!!!!! (j'ai un début de formation en psychologie mais la psychanalyse me rebute souvent moi aussi avec ses élucubrations, sauf lorsqu'il est question de Carl Jung)<br /> Pas obligé de publié ce message, c'était juste pour rire avant de vous dire que je viens de voir que vous avez publié un nouvel article sur Socrate, que je vais lire après avoir terminé de rédiger le mien que j'ai aussi commencé, mais avant de le publier, au cas ou ça m'amenerais vers une nouvelle piste, ou encore pour faire mon ouverture de conclusion.<br /> Comme vous êtes plus féru que moi de politique(Je m'y intéresse tout de meme car je sais que c'est important en tant que citoyenne, mais cela me blase souvent alors ça me demande un grand effort, surtout lorsqu'il s'agit de politique actuelle ,) j'aimerais bien,si vous me le permettez, faire un lien à la fin vers votre article pour les lecteurs qui seraient intéressés d'en connaitre + sur ce volet de l'histoire, que vous expliquerez sûrement de façon + étoffée que que moi. Je n'ai pas encore beaucoup de lecteur, mais j'ai fait une percée en Allemagne hier et au Maroc aujourd'hui!
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Y
Évitez de supposer quoi que ce soit sur ma petite enfance et mes « traumatismes », c’est absurde et vous ne savez rien de moi, je n’étale pas ma vie privée. Quant à la psychologie, elle n’a jamais été une science. À ses débuts, elle était une simple branche de la philosophie, et je ne vois aucune raison de la considérer autrement. Montherlant aurait pu en dire que c’était de « la bouillie pour les chats ».<br /> <br /> Pour ce qui est de faire un lien vers mes articles, je n’ai aucune raison de m’y opposer, et de ça, je vous remercie. La lecture est libre. Heureusement.
A
Je sais, je sais! Loin de moi l'idée de vous en accuser (Sinon j'aurais commencé l'exemple au centre du message pas «TOUS les humains» ) <br /> Je voulais surtout souligner, dans ma phrase qui je le vois bien maintenant, est mal construite, que l'humain a une propension à le faire et donc voulu, en quelque sorte prendre les devants. <br /> Ce doit être mon coté Asperger qui s'encombre souvent des détails au lieu de se concentrer sur l'essentiel...<br /> Désolée si j'ai heurté votre esprit de rigueur mathématique.<br /> (Ici, c'est plutôt le coup du Québécois qui proclame que tous les Français sont chiants... Et vous ne méritez visiblement pas cette étiquette!)
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Y
On ne peut pas me heurter, encore moins me choquer. Mais mieux vaut éviter de vouloir m’entraîner sur le terrain de la psychanalyse, je ne marche jamais.
A
Il doit y avoir eu un «bug» lors de l'envoi de votre réponse, il manque certainement 1 ou 2 phrases avant ce «Donc» réquisitoire... Dommage, j'ai lu le début avec grand intérêt, aimant apprendre des faits nouveaux.<br /> Peut-être aussi que votre démarche consistait à avouer implicitement que j'avais raison de soulever de possibles exceptions, en niant tout de go celle que j'avais relevée parce différente de la seule qui vous vient à l'esprit. Si c'est le cas veuillez excuser mon ignorance, car j'ai beau chercher, je ne vois pas en quoi votre exemple (sur lequel je suis pas en désaccord à priori, juste pas assez d'info pour conclure ) réfute le mien... <br /> Je ne saurais dire si cela relève du syllogisme fallacieux ou du sophisme, mais j'y vois une argumentation du genre (en moins simpliste, j'en conviens!):<br /> A- les humains ont 2 jambes. <br /> B-D'accord avec vous mais il existe aussi des unijambistes.<br /> A-Il y a bien eu, à ma connaissance, un humain qui n'avait pas 2 jambes mais c'était un homme tronc. Donc votre unijambiste ne tient pas la route.<br /> (ajouter ici la blague douteuse de son choix...)<br /> Aussi, je ne voulais point faire de mon argumentaire une théorie, sachant que ce que j'ai avancé ne peut être prouvé faux (critère de réfutabilité) ni vrai... Je voulais seulement apporter une piste de réflexion à votre thèse dont je partage la vue d'ensemble, malgré que je trouve réducteur et dangereux de placer la même étiquette sur tous les membres d'une catégorie ou d'un groupe, fût-il l'ennemi suprême. <br /> Je terminerai en citant cette phrase célèbre de Boileau: « Du choc des idées jaillit la lumière»!
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Y
Je n’ai jamais placé sous la même étiquette tous les membres d’une catégorie. Je suis mathématicien, et un mathématicien ne ferait jamais ça (le coup de l’Anglais qui vient en France pour la première fois, voit une Française rousse, et rentre aussitôt en Angleterre pour proclamer que toutes les Françaises sont rousses).
A
Parfaitement d'accord avec vous lorsqu'il s'agit de terroristes avérés et entraînés. Ils sont cruels, barbares, mais point lâches (malheureusement...) <br /> Mais lorsqu'il s'agit d'un être pusillanime et dépressif qui se radicalise en peu de temps devant son écran et qui commet un attentat suicide en solo, je vois là une preuve de lâcheté et d'orgueil extrême: Parce qu'incapable de prendre sa vie en main ou de se tuer lui-même, il laisse son esprit faible se remplir de la haine environnante afin de se donner le courage de commettre un acte d''ultime ignominie. Le tout dans un coup d'éclat qui lui assure d'une part la «célébrité» et d'autre part d'atteindre le point de non-retour et d'enfin mettre un terme à son existence puérile et inutile, en prenant bien soin toutefois de laisser l'horreur qui l'habitait en ce monde.
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Y
Il y a eu un lâche : Merah, sélectionnant ses victimes au lieu de tirer dans le tas, et massacrant trois militaires puis des enfants juifs à la sortie de leur école. Or il ne correspond pas à ce portrait du type pusillanime et dépressif. Cela valait la peine d’écouter sa conversation téléphonique avec le policier qui le suivait, il ne semblait pas du tout décidé à se tuer, il a d’ailleurs résisté assez longtemps au siège organisé par les forces de l’ordre. Donc la théorie psychanalytico-romanesque ne tient pas.
D
Entièrement d'accord, sur le terme de "lâche". A chaque attentat suicide, je ne peux pas m'empêcher de penser à la chanson de Brassens "mourir pour des idées...".
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Y
Exactement ! J’y pense souvent.
B
Tout à fait d'accord! Ces abjects, répugnants, ignobles (etc.) individus sont tout sauf lâches. Étonnant d'un psychiatre quand, à l'inverse, on s'est habitué à ce que les politiques, usant d'un vocabulaire convenu et formaté, ne sachent parler d'attentat sans lui attribuer l'adjectif lâche!<br /> Euhhhh.... Vous n'êtes pas en relation avec Jean-Marc Rouillan, qui, prétendument faisait l'apologie du terrorisme (quid des journalistes ayant eu l'idée saugrenue de l’interviewer?) ?
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Y
Mon premier article, sur un forum aujourd’hui disparu et réfutant ce qualificatif de « lâches », a été rédigé six jours après la destruction des tours du World Trade Center à New York. On entendait et lisait tant d’élucubrations, que je n’avais pas pu y tenir.<br /> <br /> Je n’ai aucun rapport avec Jean-Marc Rouillan. Mais être suicidaire n’est pas un indice de courage, c’est une forme de maladie mentale. Comme toutes les croyances en un Dieu qui ne s’est jamais manifesté.