Lâches ? Non !
Ce matin sur France Inter, peu après huit heures et quart, j’ai pu entendre le psychiatre Richard Rechtman, interrogé sur la tuerie de Nice du 14 juillet. Il n’a pas dit que des platitudes, car même un psychiatre n’est pas capable de ne proférer QUE des âneries, mais tout de même, un des mots qu’il a employé m’a fait tiquer : il a qualifié de « lâches » les terroristes – ou les « génocidaires », comme il préfère les nommer, et je ne discute pas ce point de vocabulaire.
Je regrette, je ne suis pas d’accord sur ce terme de lâches, et j’ai déjà donné mon avis sur ce point. Mais comme, en neuf ans, j’ai commis plus de six mille trois cents articles, presque autant que Frédéric Lopez a commis de fautes de français dans ses émissions radio-télévisées, il existe une (faible) possibilité que cela vous ait échappé. Donc, rappelons une évidence. Nos tueurs sont sans doute des barbares, car ils tuent le plus de monde possible sans le moindre souci de sélectionner leurs victimes en fonction de ce qu’ils leur reprochent. Ce sont des imbéciles, car ils sont persuadés de « venger » Allah, et croient fermement que soixante-douze vierges les attendent dans un paradis qui n’existe que dans leur imagination. Ce sont d’affreux machistes, puisque ce détail prouve bien qu’ils ne considèrent les femmes que comme un repos du guerrier – ou du tueur, en l’occurrence. Mais ce sont tout sauf des lâches. Parce qu’enfin, ils savent bien qu’ils seront abattus à la fin de l’opération, cette conclusion n’ayant jamais manqué. Or un homme qui se lance dans une telle aventure en sachant qu’il va inéluctablement y perdre la vie n’est pas un lâche, pas plus que n’étaient des lâches ces jeunes Japonais de vingt ans que l’ignoble Hirohito envoyait à la mort à bord de petits avions, qu’ils devaient précipiter sur les navires des États-Unis.
Non, un homme de ce calibre est un fanatique religieux, donc un malade mental. Ce type d’homme a existé dans toutes les religions, et il n’est visiblement pas en voie d’extinction.