Porte de sortie pour Cimino

Publié le par Yves-André Samère

Michael Cimino, cinéaste, est mort hier à l’âge de 77 ans. Il n’avait fait que sept longs métrages et un sketch dans un film, euh... à sketches, que je n’ai pas vu. En réalité, il avait cessé toute activité après 1996, et réalisé seulement deux films plutôt bons, The deer hunter (en français, Voyage au bout de l’enfer), bien trop long, et L’année du dragon, avec un Mickey Rourke encore regardable.

Son premier film, en 1974, était un film de bandit, avec Clint Eastwood. Il s’intitulait Thunderbolt and Lightfoot, du nom des deux personnages principaux, mais, avec le génie des distributeurs français, on l’avait sorti sous le titre Le canardeur – toujours très classe, les distributeurs français. En revanche, on se souviendra surtout de Heaven’s Gate (en français, La porte du paradis), un faux western qui à l’origine durait la bagatelle de... 5 heures et 25 minutes ! Naturellement, les studios l’avaient sévèrement raccourci – à trois heures et 36 minutes –, mais cela ne les avait pas empêchés d’être quasiment ruinés, car le public ne s’est pas précipité pour le voir (mais ils se rattrapèrent avec Rien que pour vos yeux, un James Bond, l’année suivante). Dans La porte du paradis, dont le tournage fut un enfer, le génial auteur avait inclus des combats de coqs, des scènes de poulets décapités, au moins quatre chevaux moururent à la suite de tortures, et il pointa une arme à feu chargée sur la tempe de l’acteur Tom Noonan ! Le cinéaste y gagna le surnom d’Ayatollah. Mais les animaux y gagnèrent, eux, que désormais l’American Humane Society fut autorisée à surveiller l’utilisation des animaux dans les films aux États-Unis. D’où l’inscription rituelle aux génériques de fin : No animals were harmed during the filming of this movie.

On voit par là que l’influence de Cimino fut considérable : il a fait modifier les génériques de fin !

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