Micheline Presle, actrice

Publié le par Yves-André Samère

Vendredi 28 octobre, j’ai vu à la télévision un film avec Micheline Presle, d’ailleurs assez moyen selon mon point de vue, Félicie Nanteuil, réalisé par Marc Allégret en 1942, et où elle avait pour partenaires Claude Dauphin et Louis Jourdan, acteur avec qui elle a été liée, du reste, en 1938, et qui lui en voulait tant d’avoir rompu que, durant le tournage de ce film, il refusait de lui adresser la parole !

De tous les acteurs célèbres dont j’ai parlé, Micheline Presle est la seule que j’ai croisée dans la vie réelle. C’était à l’Opéra-Comique, elle était simple spectatrice pour La dame de chez Maxim, et avait une place d’orchestre pas très éloignée de la mienne. Nos regards se sont croisés, et elle m’a souri. Une étoile souriant à un ver de terre... Comme c’était en 1998, elle était loin d’avoir terminé sa carrière, puisqu’elle a encore fait... vingt-et-un films après cela, sans compter les téléfilms. Je m’abstiens de dire qu’elle était « encore belle », car ce genre de compliment à double tranchant est désobligeant, mais douze ans plus tard, en 2010, donc à 88 ans, voici comment elle apparaissait.

Micheline se nomme en réalité Micheline Nicole Julia Emilienne Chassagne, et a pris son pseudonyme d’après le personnage qu’elle avait joué en 1939 dans Jeunes filles en détresse (1939), film de l’illustre Georg Wilhelm Pabst, où elle débuta – auparavant, elle utilisait le pseudonyme Micheline Michel. Elle est née le 22 août 1922 à Paris, dans le quartier de Montparnasse, fille d’un homme d’affaires et d’une femme peintre-amateur, et a commencé à prendre des cours de comédie à l’âge de dix ans. L’Occupation n’interrompit pas sa carrière, et elle devint vedette à part entière juste après, en 1947, avec Le diable au corps, où Gérard Philipe jouait son jeune amant. Puis, en 1950, elle s’est mariée, à Santa Barbara, avec un acteur-producteur, William Marshall, ancien mari de Michèle Morgan, qui en eut un fils, Mike Marshall, fils que Micheline éleva avec sa fille Tonie Marshall. Elle en divorça en 1954, et l’ex-mari épousa Ginger Rogers, dont il divorça en 1969 pour épouser Corinne Aboyneau deux ans après.

Toujours est-il que les films qu’elle interpréta à Hollywood, bien qu’elle eut pour partenaires John Garfield, Errol Flynn et Tyrone Power, n’eurent guère de succès, et elle-même ne s’habitua pas au mode de vie états-unien, si bien qu’elle revint en France pour y travailler dans les studios aussi bien que sur scène. On la vit notamment dans Si Versailles m’était conté, de Sacha Guitry, en 1954, puis, du même, Napoléon en 1955, dans Peau d’âne, de Jacques Demy, en 1970, et dans Les Misérables, de Claude Lelouch, en 1995. Mais avec 184 films et téléfilms à son palmarès, il est difficile de tout citer. Pour ma part, je retiens HH, Hitler à Hollywood, curieux film un peu canular (avec un tel titre, pas étonnant !), sorti en 2010 ; Vénus beauté (institut), réalisé par sa fille Tonie Marshall en 1999 ; et L’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la Lune, de Jacques Demy, en 1973 ; et même, en 1966, La religieuse, de Jacques Rivette et d’après Diderot, film anodin mais qu’Yvonne De Gaulle réussit à faire interdire, tant on avait les idées larges et tant on appréciait la liberté d’expression et de création sous le règne de son mari !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

C
et encore elle est repéché par Lelouch dans une scène où il y a un clou dans le gâteau ( le clou du film !) avec l'excellent Reggiani .
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C
Tenant un restaurant devant le théâtre , à Saintes j 'ai eu la chance d'avoir D. Darrieux avec une troupe, en tournée. tout à fait charmante et pas bégueule . Je pense que parmi " les trois glorieuses " fêtées par<br /> Henry-Jean Servat (D.D. ,Presle et Morgan ) Je pense que seules, Presle et Darrieux sont dignes d'intérêt !
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Y
Je suis tout à fait d’accord. Michèle Morgan est surestimée, et le film dont on la félicite constamment, « La symphonie pastorale », était un assez mauvais film. Ses deux concurrentes la dominent de très haut, et ont joué avec de grands réalisateurs, bien plus hauts que ce pauvre Jean Delannoy.