Eddie Redmayne, acteur
Eddie Redmayne, acteur londonien de 34 ans, pas vraiment beau mais plein de talent, a été récompensé deux fois cette année, hélas pour deux mauvais films. On lui a décerné un Oscar pour The theory of everything, bêtement rebaptisé Une merveilleuse histoire du temps pour la distribution française, film sur le grand savant Stephen Hawking, mais scénario qui, se dégonflant devant l’aspect scientifique auquel on se serait attendu, ne raconte qu’une histoire de cœur sans grand intérêt – le titre français du livre de Hawking est en vérité Une brève histoire du temps. Seconde récompense, Eddie a été fait chevalier de l’Empire britannique par la reine Elisabeth, tout comme Stéphane Bern deux ans et demi auparavant, pour ce navet qu’a été Les animaux fantastiques, une resucée des productions sur Harry Potter, d’ailleurs écrite par la génétrice de l’envahissant petit sorcier.
Seul acteur de sa nombreuse famille, Eddie a débuté au théâtre dans un petit rôle : il jouait un des enfants de l’orphelinat dans Oliver!, comédie à succès de Lionel Bart, créée en 1960 et qui a tenu des années à Londres, avant de devenir un film également à succès en 1968, dans une réalisation du grand Carol Reed. Lui-même a débuté à la télévision à seize ans, en 1998, dans la série Animal Ark, avant de passer au grand écran en 2006, où il était le fils de Matt Damon dans Raisons d’État, que Robert DeNiro a réalisé et qui était une réussite. Mais on le remarquait en 2008 dans Deux sœurs pour un roi, film qui romançait les raisons du schisme provoqué par le roi Henry VIII pour résoudre ses affaires de cœur. Film bien meilleur en 2010, Black death, pas sorti en France, sauf au Festival de Dinard, (j’ai acheté en Angleterre le DVD non sous-titré), remarquable film tourné en Allemagne où il incarnait un moine qui devient un tueur de sorcières. Mais, la même année, il revenait à une production télévisée avec Les piliers de la Terre (neuf épisodes en DVD), d’après la grande fresque médiévale de Ken Follett, où il avait le rôle principal, celui d’un jeune génie bâtisseur de cathédrales, qui commençait sa carrière en... mettant le feu à une église !
L’année suivante, il avait un second rôle très touchant dans My week with Marilyn, film basé sur le seul tournage, sous la direction de Laurence Olivier, de Miss Monroe en Europe ; et enfin, il tenait le rôle de Marius dans un film raté, Les Misérables, d’après la comédie musicale qu’avaient composée deux Français, et qui était bien meilleure à la scène.
La première fois que j’ai vu Eddie, c’était à la télévison, dans Elisabeth I, où jouait Helen Mirren, et où il incarnait Southampton.
Petite curiosité : l’année dernière, dans Danish girl, médiocre film sans surprise, il était un transexuel danois. Mais il est bien parti pour faire beaucoup mieux.