La vie (supposée) de Jésus à la télé
J’ai eu la curiosité de visionner en différé une émission diffusée sur la chaîne Numéro 23, chaîne que je voyais pour la première fois. Titrée L’ombre d’un doute - La vie de Jésus, il s’agissait de quelques considérations sur la vie du prétendu messie, ou le peu qu’on en sait, l’essentiel ayant été inventé au cours de plusieurs siècles de propagande. L’émission, soit dit en passant, datait de 2011.
Résumons en quelques détails, les plus voyants, et faisons le tri entre ce qui était honnête et ce qui ne l’était pas.
Ce qui était honnête concernait les sérieux doutes qu’on a sur la date et le lieu de naissance de Jésus. Tout ce que je répète depuis quelques années était confirmé par divers historiens : Jésus n’a pas pu naître en l’an 1 (un imbécile a parlé d’année zéro, mais je commence à avoir l’habitude), mais plutôt en -7 ou en -6 – avec une probabilité plus forte pour -7. Pas non plus dans la nuit du 24 au 25 décembre, pour les raisons que j’ai déjà exposées, notamment le détail des troupeaux paissant dehors la nuit, ce qui ne tient pas debout. Cette date a littéralement été fabriquée trois siècles après, postérieurement à l’officialisation, par l’empereur Constantin, du christianisme (un autre imbécile a parlé de « chrétienté ») en tant que religion d’État.
Autre point honnête soutenu, le probable fait que Jésus ne pouvait pas être célibataire, attendu, comme je l’ai déjà dit, qu’un homme non marié, chez les Juifs, était à cette époque considéré comme un anormal, considération qui a été soutenu par Gérald Messadié, auquel on a laissé la part du lion pour les explications, et c’était une bonne chose, car lui laisse loin derrière les historiens pour vitrine des Galeries Lafayette comme Franck Ferrand. Lequel Ferrand avait écrit l’essentiel du texte d’accompagnement, et je l’ai déjà épinglé pour ses émissions sur France 3.
Sur l’aspect négatif, il y aurait beaucoup de choses à signaler, par exemple ce qui concerne Marie, le « miracle » de l’eau changée en vin aux noces de Cana, et les frères de Jésus. Un historien en peau de lapin a eu le culot d’affirmer qu’en grec ancien, les noms frère et cousin se traduisaient par le même mot – ce qui aurait permis bien des impostures vaticanesques –, mais c’est un mensonge éhonté. En effet, frère se dit « adelfós », alors que cousin se traduit par « exádelfos ». À moins d’être bègue, impossible de s’y tromper. Donc, Jésus avait bien des frères (et des sœurs), et ses cousins sont aux abonnés absents.
Et puis, prétendre que Jésus se serait présenté comme le messie à son arrivée à Jérusalem est contredit par le texte des évangiles. Enfin, dire que le Nouveau testament le nomme « Nazaréen » relève de l’ignorance la plus crasse ! Les textes parlent d’un « Nazôréen », qui était un membre d’une secte de l’époque, sans doute très proche des Esséniens de Qumran, d’où venait Jean le Baptiste, le véritable initiateur de la philosophie de Jésus, et que le Vatican s’est efforcé de faire oublier. Revoir sur le sujet les documentaires très riches sur Arte de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur.