Pitch

Publié le par Yves-André Samère

Ce n’est un mystère pour personne, les animateurs de radio-télés sont : 1 des gens pressés, et 2. des idiots conformistes. Expliquons en une synthèse traitant ces deux points.

Ces gens pressés, lorsqu’ils reçoivent le responsable d’un film ou d’une pièce de théâtre, ne veulent pas faire de perdre de temps au public. Et donc, ils prient l’invité de leur faire le pitch du machin dont ils sont venus faire la promotion. Si vous êtes assez arriérés pour ne pas savoir ce qu’est un pitch, et en êtes restés bêtement à la langue française, je vous affranchis : ça veut dire « résumé ». En une syllabe plutôt qu’en trois, là aussi (toujours le gain de temps). J’en ai fait quelques-uns dans mon site sur le cinéma. Par exemple, pour L’exorciste, j’avais écrit « Un envoyé du Vatican peut tout ». Et pour Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, film qui m’a valu de me faire remonter les bretelles par une lectrice très fâchée et qui a incriminé mon « milieu » évidemment à la hauteur du caniveau, mon pitch était « Jeune et jolie, elle s’ennuie pourtant. Alors elle joue les dames patronnesses. Comme Lady Di, mais de gauche » (je rappelle aux étourdis que Lady Diana était cette péronnelle qui en voulait beaucoup à la reine d’Angleterre d’avoir été sa belle-mère – ce pour quoi le Ciel l’a bien punie). Enfin, pour Bleu profond : « Son fils est gay. Elle intervient. Trois morts ». Avouez qu’on gagne du temps.

Donc, à propos du pitch dont au sujet duquel que je vous causais ci-joint, ces atrophiés du cervelet demandent généralement aux invités de résumer leur histoire « en trois mots », voire en un seul si le temps presse et qu’on est en retard sur le conducteur. Ainsi, on a pu entendre, ce matin sur France Inter, l’invité se faire sommer de résumer en un mot ce qu’il souhaite aux auditeurs pour, devinez quoi, la fête de Noël. Confondant d’originalité. Et pour le 1er janvier, ce sera quels souhaits ? Pas les mêmes, on espère.

« En un mot », ce pitch ? Il m’en vient bien un à l’esprit. Mais je ne sais si je dois, sur cette page où l’on s’efforce de rester toujours convenable (mon admission à l’Académie est à ce prix, et je redoute de me faire brûler la politesse par Stéphane Bern).

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

K
Avant d'avoir lu la fin de votre texte, un mot m'est venu à l'esprit . Sans doute le même que vous.
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Y
Les grands esprits se rencontrent !
D
On pourrait dire aussi "présentation", mais là on explose le compteur des syllabes. Albert Algoud, d'ailleurs, se fait un point d'honneur de dire "piche" ou "pitiche", dans la peau du Général Ganache.
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Y
Ce point de vue aurait été apprécié du maréchal Lyautey.
D
Mais oui, c'est vrai ! L'Indochine et les horreurs qu'il a subies... normal qu'il ait obtenu cette distinction (notamment son postérieur a subi des outrages épouvantables et culinaires !).
Y
Mais il est maréchal (pas général, ça n’a aucun rapport, car ce n’est pas un grade). Il peut donc tout se permettre !
G
Répétition de Lady ?
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Y
Merci. J’ai corrigé.