Pourquoi photographier ?
Ce matin, François Morel sur France Inter m’a fait plaisir. Je sais, vous allez me dire qu’il fait plaisir à tout le monde, et pas seulement de temps en temps. Mais là, c’était spécial, car, sous le prétexte de faire sourire ses auditeurs, il a traité un sujet qui me concerne directement : l’aversion que j’ai pour les gens qui photographient avec leur smartphone tout ce qu’ils voient (et leurs « perches à selfies », Dieu que c’est bête !). Y compris au cinéma, pendant le film, croyant bêtement que cela va donner quelque chose d’intéressant – alors qu’on n’obtient ainsi que des clichés ratés –, et tenant pour quantité négligeable les autres spectateurs que ces ploucs dérangent et qui ont payé pour voir UN écran, pas deux.
Moi, je suis allé dans bien des endroits, mais, d’une part, je n’avais pas encore de smartphone, et, surtout, je regardais d’abord, avant de songer à emporter un souvenir. En fait, les rares fois où j’ai pris des photos d’un lieu agréable à voir, je ne l’ai fait qu’à ma deuxième visite ! Le premier jour, je regardais, et ma mémoire visuelle n’est pas si mauvaise. Et le deuxième jour, si j’en avais envie, je revenais et prenais des photos. Cela m’évitait d’avoir l’air d’un imbécile qui voit tout à travers un objectif d’appareil photo. Je n’ai pris aucune photo à Rome ou Venise, aucune à Londres ou Madrid, et seulement quelques photos à Copenhague et Amsterdam, mais c’est parce que je connaissais bien ces villes et les aimais. Photos que, je vous l’avouerai, je ne regarde jamais !