L’eugénisme - 1. Introduction
Je compte, bande de petits veinards, vous écrire quelques notules à propos de l’eugénisme, et vous constaterez que c’est croustillant. Mais d’abord, clarifions la notion.
En 1994, le Président Clinton n’a pas craint, en dépit de son engagement passé, de donner des gages aux adversaires de l’avortement thérapeutique, qui pullulent aux États-Unis, en allant se faire sermonner par le pape au Vatican, avant de se rendre aux cérémonies du cinquantenaire du débarquement en Normandie. Ces arriérés mentaux (non, je ne vise pas Clinton et le pape) sont particulièrement actifs, spécialement lors des campagnes électorales. On aimerait pouvoir affirmer que ces activistes créationnistes, par ailleurs fréquemment partisans de la peine de mort, sont aussi de farouches adversaires de l’eugénisme. Or, vous verrez...
Mais d’abord, un rappel :
- l’avortement thérapeutique, qu’on appelle chez nous « interruption volontaire de grossesse » car nous détestons les mots qui fâchent, se pratique sur des personnes bien définies et CONSENTANTES ; il est notamment destiné à empêcher la venue au monde d’UN enfant dont on a la CERTITUDE qu’il naîtrait avec une malformation ou une maladie très grave et inguérissable. Par ailleurs, la future mère est seule juge.
- l’eugénisme s’est pratiqué sur des GROUPES de population, généralement NON CONSENTANTS, ou dont le consentement a été arraché abusivement, pour empêcher GLOBALEMENT la venue au monde d’enfants dont on présumait que, STATISTIQUEMENT, une proportion plus ou moins grande d’entre eux naîtraient avec un risque de tare, lié à l’état de santé, mais aussi à la POSITION SOCIALE de leurs parents.
Bien, le décor est planté, nous passerons aux détails dans les articles suivants. J’y parlerai successivement de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis – la nation qui fut la dernière à abolir cette abomination. J’espère que vous ne lirez pas cela trop loin de vos toilettes, afin d’y aller vomir quand ce sera nécessaire.