Surmoi (en un seul mot)
La corporation des psys, tous gens plus aptes à se faire une réputation rentable qu’à guérir leurs patients – ce dont ils seraient bien incapables –, a su créer un vocabulaire qui affuble de noms compliqués les notions les plus simples. En somme, ces imposteurs ont fabriqué leur propre argot, avec le même but : ne pas être compris de ceux qui ne sont pas du métier.
De ce fatras, l’un des termes que je préfère est surmoi, qui a été fabriqué par l’empereur des escrocs, Sigmund Freud. Je précise que c’est l’adaptation en français de l’expression Über-Ich, puisque Freud était autrichien. Il désigne votre comité mental surveillant votre personnalité, qui vous interdit de laisser paraître tous les traits de votre caractère qui pourraient nuire à votre réputation, et qui vous maintient sur les rails de la « personnalité convenable ». Bref, il fait de vous le gendre idéal. Et je vous expliquerai un autre jour ce qui fait de Freud un escroc, ce que lui-même a d’ailleurs reconnu en une certaine occasion.
Il est évident qu’un homme politique envisageant de devenir président de la République, s’il n’a pas comme Sarkozy la mentalité primaire d’un garçon de quatorze ans, va s’efforcer de se forger une réputation d’honnêteté, par exemple. Même si, au plus profond de lui-même, il a autant de scrupules qu’un Al Capone, et n’hésiterait pas à taper dans les caisses de l’État pour améliorer son train de vie, comme s’offrir un château ou sacrifier à sa passion des voitures de course. Quand bien même il n’aurait jamais rien fait d’autre que de la politique.
Je ne vise personne, bien entendu !
Il est évident que le genre de propos que je viens d’écrire me vaut quelques inimitiés, au point que, dans les dix derniers jours, presque le quart de mes abonnés se sont désabonnés. Je les admire, du reste, car, ne m’étant jamais abonné à mes propres pages, j’ignore tout à fait comment on se désabonne !