Un présumé journaliste
On croit communément que les journalistes connaissent un peu le sens des mots. On a tort, ils connaissent surtout la méthode permettant de protéger leur carrière en ménageant la chèvre et le chou.
Vous avez peut-être entendu, ce soir à sept heures vingt sur France Inter, un zozo de journaleux qui, parlant des Césars privés de président cette année, a dit que Polanski était « toujours recherché aux États-Unis » pour le « viol présumé » d’une jeune fille.
Ben non, mon gars, pas présumé ! Polanski a été arrêté, jugé et condamné à de la prison. Il a même passé quelques semaines dans un pénitencier, avant de bénéficier d’une absurde permission et de prendre ainsi la poudre d’escampette. Dis-moi, stupide crétin qui tremble de trouille et craint de déplaire aux puissants, si Landru, après sa condamnation à mort, avait réussi à s’évader, tu dirais que c’était un assassin présumé ?
Je présume, moi, que comme la plupart de tes collègues qui jamais ne disent qu’un malfrat politique a refusé de leur répondre et préfèrent prétendre qu’il n’a pas souhaité s’expliquer, comme eux, disais-je, tu as la pétoche et préfère déshonorer ta profession en mentant comme un Cahuzac ou un Fillon.