Fillon le martyr !
Il est marrant, Fillon. Grotesque, même, quand il se plaint d’être victime d’un« assassinat politique ». Et de rabâcher, pauvre victime, que les juges sont allés trop vite pour le convoquer en vue d’une possible inculpation. Que faudrait-il faire ? Attendre vingt-cinq ans avant d’envoyer un délinquant devant un tribunal, comme pour Tiberi ?
Quant à son « Je ne me retirerai pas », je comptais écrire qu’il avait piqué la réplique à De Gaulle en 1968, mais Patrick Cohen, sur France Inter, m’a coupé l’herbe sous les pieds ce matin. Je me contente donc de donner cette précision : dans « Le Canard enchaîné », le dessinateur Moisan avait représenté un De Gaulle en coureur cycliste complètement défait, et un personnage du dessin commentait ainsi : « Incroyable, la voiture-balai, ça le dope ! ». J’aurais aimé publier ce dessin, mais il est introuvable.
Éric Montgolfier, hier, a remis les pendules à l’heure : était-il préférable, avant de constater qu’on avait choisi pour l’Élysée un homme malhonnête, de patienter jusqu’au moment où il serait trop tard, puisque, élu, il serait devenu intouchable, comme cela a si bien marché pour Chirac ?
Et puis, rappelons un fait que beaucoup ont oublié : on peut faire sauter l’immunité parlementaire d’un homme politique. Lisez cet article. Il vous rappellera que Mitterrand en personne, qui était alors sénateur, a perdu son immunité parlementaire par 175 voix contre 27, pour avoir dupé la police et la justice, le 25 novembre 1959, à propos d’un faux attentat conre lui, qu’il avait monté avec un député de droite complice.