Élevage de girouettes au Front National

Publié le par Yves-André Samère

Sur France Inter, Bernard Guetta a fait ce matin une remarque assez judicieuse, dont je me demande si elle n’est pas passée un peu inaperçue. Cela concernait le Front National. Voici.

Lorsque De Gaulle a été rappelé au pouvoir le 1er juin 1968 par le président René Coty en tant que président du Conseil (on ne disait pas « Premier ministre », sous la Quatrième République), il s’était immédiatement rendu en Algérie, où il a prononcé quatre discours : le 4 à Alger (le célèbre « Je vous ai compris ! »), le 5 à Constantine, le 6 à Oran et Mostaganem (conclu par le très oublié « Vive l’Algérie française ! », qui gêne beaucoup aux entournures les gaullistes amnésiques). Or l’une des phrases les plus marquantes a été celle-ci, à Mostaganem : « Il n’y a plus ici, je le proclame en son nom et je vous en donne ma parole, que des Français à part entière, des compatriotes, des concitoyens, des frères qui marchent désormais dans la vie en se tenant par la main ». L’avant-veille, à Alger, c’était : « Je déclare qu’à partir d’aujourd’hui, la France considère que, dans toute l’Algérie, il n’y a qu’une seule catégorie d’habitants : il n’y a que des Français à part entière, des Français à part entière, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs ».

À cette époque, c’était quasiment l’unanimité : Français d’Algérie et Arabo-musulmans ne désiraient qu’une chose : l’intégration, c’est-à-dire que tous les Arabo-musulmans d’Algérie deviennent et restent français. Les indépendantistes étaient assez minoritaires, à ce moment précis (ça n’a pas duré). Bref, les partisans sincères de l’Algérie française ne demandaient rien d’autre !

Aujourd’hui, que voit-on ? Que les héritiers des Français d’Algérie de cette époque ont massivement rejoint le Front National, et redoutent d’être « envahis », comme disait Christine Boutin à propos des gays, par les Arabo-musulmans. Belle incohérence ! Je sais que ce ne sont plus exactement les mêmes qu’à cette époque, qu’il s’agit plutôt de leurs descendants, en partie. Mais enfin, comment peut-on en 1958 aspirer à l’intégration en France, et la condamner en 2017 ?

Il s’ensuit que le Front National est en grande partie composé de girouettes souffrant d’amnésie opportuniste. À commencer par sa présidente, qui se dit gaulliste !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

C
C’était absurde. Il n’y avait aucune haine de l’Alllemagne dans « La grande illusion » ! Oui mais n'oublions pas qu'a la fin du film Gabin retourne sur ces pas pour aider le juif Dalio a franchir la frontière suisse .Dalio a qui Renoir avait fié le rôle d'un aristocrate dans la règle du jeu ; sous Pétain çà fait désordre dans l'ordre nouveau !
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C
Député des Basses-Pyrénées (devenues depuis Pyrénées-Atlantiques) de 1936 à 1940, il est secrétaire général adjoint à l’Information de l’État français du gouvernement de Vichy de 1940 à 1941.<br /> P.S Petit oubli ; jai oublié de précisé que notre bon Tixier avait été nommé de 1940 à 1941 <br /> Responsable de la radio et du cinéma et donc de la censure, il procède ainsi à l'interdiction de plusieurs films dont L'Équipage d'Anatole Litvak et La Grande Illusion de Jean Renoir, au motif d'« une incitation à la haine de l'Allemagne ; poste qui'l a , pour germanophobie , quitté à cette date pour l'Espagne .
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Y
C’était absurde. Il n’y avait aucune haine de l’Alllemagne dans « La grande illusion » !
C
je viens de visionner un doc sur Arte consacré à Jean Renoir . J'ai découvert que son film , la grand illusion ,sorti en 1938 , avait été interdit par "un certain " TixierèVignencourt alors chargé de de la censure de la presse et des spectacles , lequel Tixier en 1965 , après avoir été dans l'OAS qui voulait tuer De Gaulle - a candidater pour l'élection presidentielle ave "un certain J. M. Le Pen comme directeur de campagne . Bonjour la famille gaulliste !
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Y
J’ai téléchargé le documentaire sur Renoir, mais ne l’ai pas encore visionné. Ce sera sans doute pour demain. J’ignorais que Tixier-Vignancour avait été chargé de la censure en 1938. Étonnant, quand on pense que les gouvernements de l’époque (Chautemps, Blum et Daladier) étaient plutôt de gauche.