Où caser Hollande ? Je sais !

Publié le par Yves-André Samère

Que va devenir Hollande, après avoir cédé sa place à son successeur ? Ma foi, je lui suggèrerais bien de se présenter à l’élection du président du Mali. Là-bas, on l’adore, c’est même le seul endroit au monde où on le prend au sérieux, n’en déplaise à Mélenchon. Au point que les Maliens lui avaient fait cadeau d’un dromadaire (mais non, pas un chameau, comme l’ont écrit les journalistes ignares et l’auteur de cette pièce comique que j’avais vue au théâtre Daunou il y a un an et demi).

Vous allez me dire qu’on ne devient pas comme ça chef d’État d’un pays étranger. Mais je vois au moins trois exemples du contraire. D’abord, notre roi Henri III a été roi de Pologne avant de devenir roi de France à la mort de son frère Charles IX, qui lui-même succédait à son frère François II. Ça ne lui a pas porté chance, et il a fini assassiné.

Puis il y a eu Jean-Baptiste Jules Bernadotte, général de Napoléon, devenu ensuite maréchal de France, et qui, choisi par les Suédois, est devenu roi de Suède en 1818, sous le nom de Karl XIV. Il a dû plaire aux Suédois, puisque ses descendants règnent encore dans ce pays !

Enfin, le Mexique a eu épisodiquement un empereur d’origine autrichienne, Maximilien de Habsbourg, entre 1863 et 1867. Mais les Mexicains ont fini par le condamner à mort et le fusiller. Si vous avez vu Veracruz, le film de Robert Aldrich avec Gary Cooper et Burt Lancaster, vous connaissez tout ça par cœur.

On espère qu’au Mali, Hollande aurait plus de chance qu’Henri III et Maximilien, et autant que Bernadotte. D’autant plus que les Africains sont amateurs de monarchie : je vous ai raconté que notre ministre de l’Écologie, Michel Crépeau, en visite en Côte d’Ivoire, avait été fait « roi de Bouna ». Et Félix Houphouët-Boigny, qui présidait le pays à cette époque, était lui-même fils de roi, ou plutôt de reine, puisque, là-bas, c’est le régime du matriarcat, et on n’a jamais su qui était son père ! En fait, le moindre chef de village se dit roi, et j’ai très bien connu deux garçons de treize et quinze ans qui étaient eux-mêmes fils de roi. À leur décharge, je reconnais qu’ils ne se glorifiaient pas de cette ascendance, que je n’ai apprise qu’après avoir quitté le pays, en trouvant leur nom dans un livre ! Dommage, j’aurais pu me vanter auprès de Stéphane Bern, qui doit se contenter des princesses de Monaco...

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