En un mot, vraiment ?
Entre mille autres manies qui m’horripilent chez les journalistes français de radio-télé, c’est ce tic consistant à prier leurs invités de définir « en un mot » la personnalité de telle ou telle vedette de la politique ou de la scène. Écoutez Yann Barthès, pour ne citer que lui, il utilise ce truc chaque jour. En un mot, vraiment ? Il m’en vient bien un à l’esprit, mais passons.
C’est absurde, car cela relève du procédé journalistique, au-delà du ridicule. Oui, je sais, tout le monde est pressé. Mais c’est un peu comme si vous aviez demandé à Shakespeare de résumer Hamlet en 140 caractères, ou à Beethoven, de condenser sa Neuvième Symphonie en une seule mesure. Et je comprends assez mal que personne, à ce jour, n’ait envoyé un de ces cuistres sur les roses en le qualifiant de « crétin des Alpes ». Pourquoi est-on aussi tolérant avec les gens de médias ? Ils sont à ce point supérieurs au reste de l’humanité ? N’y a-t-il que Mélenchon pour les traiter de ce qu’ils sont ?