À l’écart, les journalistes !
Je n’ai pas caché que je voterais pour Macron à la présidentielle. Je l’ai fait, ne le regrette pas, mais cela ne fait pas de moi un inconditionnel de cet homme, que je tiens surtout pour un comédien.
Cela étant, et même si j’ai en aversion cette intention affichée de mettre sa femme en avant, je pense qu’il a raison de vouloir tenir les journalistes à distance. Instruit par les erreurs de François Hollande, dont on a raconté qu’il passait quarante pour cent de son temps libre à bavarder avec des journaleux, lui a décidé de ne plus les inviter dans ses voyages. Il faut dire que cela se passait ainsi : on accréditait tous les jornaux qui le désiraient, et les rédactions choisissaient elles-mêmes quel(s) journaliste(s) participerai(en)t aux voyages présidentiels. C’est fini ! L’Élysée désormais prend contact directement avec les journalistes auxquels on songe, et ne demande pas son avis à la rédaction. Après tout, si je veux parler à quelqu’un, je ne m’adresse pas à sa famille !
Bien entendu, toute la profession râle, et a même publié une lettre ouverte au président, qui en a fait l’usage que vous imaginez, au fond du couloir à droite. Il n’existe en effet aucune obligation de fréquenter la presse. Si les rédactions veulent avoir des envoyés sur place pour en rapporter des évènements publiables, qu’elles leur paient donc le voyage, ce n’est pas l’argent public qui doit être mis à contribution.
(Je n’exagère pas. On voyait souvent les voyages présidentielels organisés ainsi : un avion pour le président et sa suite officielle, et un second avion pour y loger les journalistes invités. Ansurde)