Voir « Dunkerque » mais ne pas mourir
Demain sortira en France et dans cinq autres pays le dernier film, Dunkerque, de Christopher Nolan. J’ai cessé de voir Nolan comme un grand réalisateur, après avoir subi ses trois dernières productions : Inception, The dark knight rises et Interstellar, films boursouflés et prétentieux (Nolan a terriblement envie de paraître intelligent).
Je ne me hâterai pas de voir Dunkerque, dont la principale qualité, pour le peu de renseignements qui ont filtré, est d’être court : une heure et quarante-six minutes. L’histoire est connue : entre le 10 mai et le 4 juin 1940 (donc AVANT que De Gaulle prononce son fameux « appel » à la radio de Londres, puisque, à cette date, Mongénéral est encore en France), il y avait à Dunkerque, non pas 400 000 soldats comme le dit la publicité du film, mais 340 000 soldats alliés, dont 123 000 français, coincés entre la Mer du Nord et l’armée allemande, qui se trouvait à vingt kilomètres de là. Il faut dire que 35 000 d’entre eux seront capturés par la Wehrmacht. Un désastre, donc.
Mais pourquoi n’ont-ils pas TOUS été capturés ? Parce qu’Hitler a ordonné au général von Rundstedt d’arrêter la progression de ses chars ! Et que, quatre jours avant le 10 mai, Göring avait transmis une offre de paix aux Britanniques par un canal non officiel : le Führer avait besoin d’un répit en Europe de l’ouest pour entamer sa grande offensive à l’est, et croyait encore à une possibilité de paix avec l’Angleterre. Et, le 24 mai, il a ordonné l’arrêt de l’avancement de ses troupes. De cela, le film ne vous dira sans doute pas un mot !
Un détail enfin : la situation des soldats anglais à Dunkerque a déjà été filmée avec génie en 2008 par un plan de cinq minutes et six secondes, réalisé par Joe Wright pour son film Atonement (en français, Reviens-moi). Et, s’il vous plaît, pas en caméra portée comme dans les mauvais films, mais à la steadicam. On n’a jamais fait mieux.