Les deux polices françaises

Publié le par Yves-André Samère

Rappelons aux amateurs d’Engrenages qu’il existe en France deux polices : l’administrative et la judiciaire. Le public ne fait pas bien la distinction, or elle est fondamentale.

On voit très peu, dans les fictions, agir la police administrative, parce que c’est casse-pieds ! Cette police est aux ordres du préfet de police, qui lui-même dépend du ministère de l’Intérieur. Et son rôle est de maintenir l’ordre et de garantir la sécurité des citoyens. Ce préfet de police est installé à la Préfecture de police, dans l’Île de la Cité, bâtiment qui ouvre à la fois sur le Boulevard du Palais et sur la Rue de la Cité, qui longe l’Hôtel Dieu et le Parvis de Notre-Dame. La police judiciaire, appelée naguère « la P.J. » et aujourd’hui « le S.R.P.J. » (pour Service Régional de la Police Judiciaire) ne dépend que du ministère de la Justice et travaille sous l’autorité des juges, en vue de résoudre les affaires criminelles. Elle est donc logiquement installée dans le bloc du Palais de Justice, entre le Boulevard du Palais et la Rue de Harlay, qui borde la Place Dauphine. On la surnomme fréquemment « le Quai des Orfèvres », parce que son entrée principale se trouve au numéro 36 de ce quai.

Signalons deux curiosités. D’une part, alors que de nombreux films et téléfilms, par exemple Quai des Orfèvres de Clouzot, comportent des scènes se déroulant dans le mythique 36, aucune caméra n’a jamais pénétré à l’intérieur de ce bâtiment, car c’est interdit, donc toutes ces scènes sont tournées en studio, et leur décor est purement imaginaire. D’autre part, la P.J. va bientôt quitter le quartier pour aller s’installer dans le quartier des Batignolles, avec un certain nombre de locaux relevant du ministère de la Justice, devenu trop exigu. C’est que le Palais de Justice, outre la Police Judiciaire, comprend les bureaux des juges d’instruction et les salles d’audience du Tribunal de Grande Instance, du Tribunal Correctionnel, du Tribunal pour enfants, de la Cour d’Appel, de la Cour de Cassation, plus les locaux de l’Ordre des avocats, le musée de la Conciergerie (ancienne prison), et... une église, la Sainte-Chapelle, le seul édifice religieux dont l’entrée est payante (entrée à dix euros, sauf si vous avez moins de 18 ans, auquel cas c’est gratuit !).

Publié dans Curiosités, Politique, Justice

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
La Sainte Chapelle est un établissement religieux, mais à ma connaissance n'est plus "consacré", c'est-à-dire qu'il n'est plus un lieu ou l'on pratique le culte catholique. Autrement dit, c'est un lieu purement civil.
Répondre
Y
Probablement. Et puis, faire payer les gens, c’est plus rentable que la quête !