Je vous parle d’un temps...
... que les moins de vingt ans, etc. Merci, Charles, ça m’a bien aidé.
Oui, il fut un temps pas si lointain où envoyer une lettre recommandée était tout simple, et rapide. Mais c’est parce que la Poste n’avait pas encore compris qu’il serait plus facile de nous faire les poches tout en faisant durer le plaisir – le sien. Vous présentiez votre lettre au guichet, vous remplissiez un petit papillon tout simple, deux coups de tampon, et la messe était dite, quête comprise.
Eh bien, tout ça, c’est fini. À présent, si vous avez eu la témérité de placer votre lettre dans une enveloppe ordinaire, de celles qu’on achète par paquet de cinquante, vous vous ferez refouler au guichet. Prétexte invoqué : votre enveloppe est trop petite pour qu’on puisse y coller le récépissé au format CinémaScope recevant votre adresse et celle de votre destinataire. Il FAUT une enveloppe aussi large que le récépissé, et cette enveloppe, ne sursautez pas, on vous la vend. Oh, pour trois fois rien : 93 centimes d’euro. Pour les nostalgiques du bon vieux franc, cela équivaut à 6,10 francs, plus cher qu’une baguette de pain. Vous devrez alors ouvrir votre enveloppe, en sortir la lettre et l’insérer dans son nouvel abri, puis y recopier l’adresse du destinataire, et remplir le réceptacle du futur récépissé.
Terminé ? NON ! Il vous faut à présent retourner à la machine à affranchir, et payer une seconde fois, afin d’obtenir ce qui autrefois tenait lieu de timbre-poste, et qui n’est plus qu’un papillon tout bête, pour la modique somme de 4,37 euros, prix d’ami. Après cela, vous remettez tout ce bazar entre les mains de l’employé, qui ricane sadiquement dans son coin, heureux d’avoir gâché votre journée.