Pensées impies sous le regard de Dieu

Publié le par Yves-André Samère

On ne va pas forcément à l’église Saint-Eustache pour se marrer. Pourtant, c’est possible si on n’a pas les yeux dans sa poche.

Ainsi, cet après-midi, je m’y étais rendu pour aller entendre le concert d’orgue qui a lieu dans cette église chaque dimanche à cinq heures et demie. Or le jeune et talentueux Thomas Ospital (il a 27 ans) avait choisi de jouer une œuvre de Franz Liszt assez longue, la Fantaisie et Fugue sur Ad nos ad salutarem undam, qui dure une bonne demi-heure. Si bien que l’heure de la messe de six heures approchant à grands pas, je n’ai pas été surpris de voir se pointer le curé, qui s’est campé non loin de mon siège, et lancer des regards impatients en direction du musicien. Je devinai qu’il se disait en lui-même : « Il en met, du temps, ce petit jeune homme, il ne pourrait pas de presser un peu ? C’est interminable, ce morceau, il va me faire rater le début de mon show ! Et puis, ce Liszt, quel hypocrite, il a beau être entré dans les ordres, il ne pensait qu’aux femmes. En plus, ce Thomas, il joue si fort qu’il va réveiller tout le monde et faire fuir les gens qui sont entrés ici pour s’abriter de la pluie. Je me demande si on n’aurait pas mieux fait d’engager Carla Bruni ».

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