Considérations sur les Césars
Je n’ai pas regardé la cérémonie des Césars hier soir, car je déteste ces manifestations où tout le monde complimente tout le monde, mais j’ai pris connaissance du palmarès final. Voici donc ce que j’en pense.
120 battements par minute a été récompensé comme le meilleur film. Je l’ai vu et n’en ai gardé aucun souvenir. Hitchcock aurait sans doute dit que c’est le genre de travail consistant à filmer des gens qui parlent – ici, qui hurlent. Passons. Pour moi, il est nettement écrasé par la mise en scène spectaculaire du film d’Albert Dupontel, Au revoir là-haut, qui, lui du moins, a un vrai scénario, co-écrit par l’auteur du livre dont il est tiré. Et notons que Nahuel Pérez Biscayart, qui joue dans les deux films, aurait pu décrocher mieux que le César du meileur espoir masculin. Quant à Dupontel, sachant que le prix du meilleur film interdit de donner à son réalisateur le prix de la meilleure réalisation (pourtant, c’est le même chose, non ?), c’est ce dernier prix dont il a dû se contenter. Mais comme lui-même ne vient jamais dans ce genre de cérémonie, il s’en fichera.
En revanche, le prix de la meilleure actrice donné à Jeanne Balibar pour Barbara ne mérite qu’un vaste éclat de rire, car elle ne fait strictement rien dans ce navet. Mais j’approuve hautement le prix du meilleur acteur à Swann Arlaud pour son rôle dans Petit paysan, œuvre très remarquable qui a eu le prix du meilleur premier film, et qui nous change heureusement des histoires sur les états d’âme des trentenaires dans quoi se complaisent les réalisateurs français. J’ai remarqué Swann Arlaud depuis des années, et il était plus que temps que d’autres le fassent aussi. Sa partenaire dans ce film, Sara Giraudeau, fille de son père qu’on aimait tant, et actrice talentueuse (elle était parfaite dans le feuilleton Le bureau des légendes), a reçu l’équivalent au féminin. Tant mieux.
En revanche, avoir donné un César d’honneur à Penélope Cruz m’apparaît comme un scandale. Tout ce que méritait cette petite actrice sans le moindre talent, c’est le prix de la vulgarité.
Tout le reste du palmarès est sans intérêt.