Jacques Higelin
Jacques Higelin est mort ce matin, d’un cancer, ce que les médias appellent encore « une longue maladie » – absurde ; quand j’ai eu un cancer il y a deux ans, je n’ai pas utilisé un euphémisme pour le dire ici. À quoi servent ces précautions oratoires ?
Higelin, je ne l’ai vu qu’une fois sur scène. Il avait enthousiasmé une salle entière en distribuant aux spectateurs des instruments de musique rudimentaires, tambourins, mirlitons, etc., et avait fait chanter tout le monde en chœur. En outre, en voilà un qui ne lorgnait pas du côté des États-Unis, comme ils le font tous, et chantait en français.
Il ne cherchait pas non plus à faire une carrière au cinéma : il apparaissait parfois dans un téléfilm ou un court métrage, sans tapage, et sans trop se mettre en avant. Je ne l’ai vu que dans Saint-Tropez blues, film tourné en 1961 et tombé dans l’oubli, où il était le partenaire de Marie Laforêt. On y voyait aussi Claude Chabrol et Stéphane Audran.
Un des rares chanteurs français, et qui possédait un vrai talent.