Langage compliqué

Publié le par Yves-André Samère

J’ai déjà abordé ce sujet, mais tout s’aggrave, alors j’y reviens. Dans Le mariage de Figaro, l’ex-barbier de Séville devenu le valet du comte Almaviva, qui désirait suivre son maître en Angleterre, affirmait qu’il était très facile de se faire comprendre dans ce pays, et qu’un mot suffisait : goddam. Eh bien, si Figaro venait en France de nos jours, il lui suffirait de connaître un autre mot : compliqué.

C’est désormais un véritable raz de marée, et j’entends ce mot douze fois par jour dans les radio-télés. Rien que ce matin, à 7 heures 42, la gourde préposée au bulletin météorologique a réussi à caser cet adjectif envahissant trois fois en quinze secondes. Je n’exagère pas, réécoutez son madrigal sur le site de France Inter, il est facile à trouver. Et le même terme a été repris dans le journal, à 8 heures et 8 minutes, puis à 8 heures vingt, dans la bouche de Nicolas Demorand lui-même, qu’on croyait à l’abri, et par Hollande dans son interview, un peu plus tard.

On pourrait peut-être envoyer les CRS à Radio France, on le fait bien à Notre-Dame des Landes. Comme là-bas, ils y feraient merveille pour nettoyer le langage, bientôt réduit à un seul mot : ce n’est pas si compliqué.

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