Quand les ministres nous enseignent le français
Ne comptez pas sur les membres du gouvernement pour vous donner des leçons de français en acier inoxydable. En effet, à propos de l’intitulé de la manifestation qui se déroule en ce moment, à l’initiative de François Ruffin, entre l’Opéra Garnier et la Place de la Bastille, et qu’il a baptisée « la fête à Macron », voici ce qu’a écrit sur Twitter cette pauvre Marlène Schiappa, ministre d’on ne sait plus trop quoi, et qui, si elle n’est pas la moitié d’une andouille, l’est plutôt aux trois quarts : « Au-delà du sujet, il est insupportable de voir cette tournure grammaticale promue par des élus ! “La fête DE Macron” eut été plus correct. Penser que les classes populaires ont besoin d’une langue française dégradée pour s’y reconnaître, c’est les mépriser ». Et donner des leçons de français quand on pratique cette langue encore plus mal que les gens d’en face, qu’est-ce que c’est ?
Cette pauvre Marlène s’est évidemment attiré quelques moqueries, dont celle-ci, de la part d’une linguiste qui signe Laélia Ve : « Deux contresens : 1) Il y a une différence de sens importante entre “la fête de Macron” et “faire la fête à Macron”, le deuxième est l’antiphrase ironique du premier. 2) Une tournure populaire n’est pas une “langue française dégradée”. On appelle ça “l’usage” ».
Bien dit. Et n’oublions pas que Macron himself s’est rendu ridicule en Australie, quand il a déclaré, au Premier ministre Malcolm Turnbull, « Thank you and your delicious wife ». Il lui a manqué quelques leçons d’anglais, cette fois, surtout au sujet des célèbres faux amis qui abondent chez les Britanniques et autres membres de l’ex-Commonwealth. En effet, l’adjectif delicious ne peut pas qualifier une personne, mais uniquement ce que l’on mange. Les Australiens, indulgents, se sont contenté de se marrer.
Si seulement cela pouvait mette fin à la manie macronienne de nous balancer de l’anglais à n’importe quelle occasion ! Mais non, le genre immortalisé par les précieuses ridicules tend à se généraliser.