Chronothérapie

Publié le par Yves-André Samère

Comme vous êtes tous devenus des as de l’éthymologie, vous avez interprété mon titre exactement dans le sens que j’entendais en l’écrivant. Je vous approuve ! Si vous tapez ce mot dans Google, vous serez renvoyés vers un tas de sites qui vous feront croire que cette technique est une « discipline récente qui consiste à étudier l’administration de médicaments selon les rythmes biologiques pour améliorer l’efficacité et/ou minimiser les effets indésirables ». Justification de ce charabia qu’avancent les gens sérieux : le cycle des cellules serait influencé par l’heure où vous prendriez vos médicaments.

Balivernes !

Éthymologiquement, chronothérapie signifie en réalité l’art de se soigner en laissant faire le temps – Mitterrand aurait approuvé. Et j’applique en ce moment cette méthode. En effet, il y a huit jours, je suis tombé dans un cinéma : j’avais raté ma descente d’un escalier, mon bras droit a heurté violemment le rebord d’une marche, je n’ai ressenti aucune douleur, mais, une heure plus tard, je me suis aperçu que mon avant-bras droit avait gonflé jusqu’à me faire ressembler à Popeye (pas de symétrie, hélas, c’était à droite seulement), ce que ma pharmacienne a qualifié d’œdème. Puis, dans les jours suivants, est apparu au même endroit un hématome (un « bleu », quoi) tellement étendu – trente centimètres de long – qu’on croirait à un maquillage pour film d’horreur. Faute de pouvoir atteindre un médecin en plein weekend, j’ai montré ladite horreur à un infirmier, qui m’a tranquillisé : cela va passer avec le temps. D’où le titre du présent article.

Mais, tout de même, la fréquence de mes chutes, même si je ne tente plus de monter à bicyclette, m’a un peu ennuyé. Et comme j’ai appris en physique que le fait de tomber vient de ce que la verticale passant par notre centre de gravité tombe en dehors du polygone de sustentation (ça va, vous suivez ?), j’ai décidé d’augmenter la surface dudit polygone, et j’ai acheté une canne, qui me sert désormais de troisième jambe. Avec trois points d’appui pour définir le fameux polygone, me voilà tranquille : si je tombais à nouveau, ce serait une insulte pour la physique (et pour mon physique, conséquemment).

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

M
Avec le temps, va, tout s'en va ...
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D
Si vous prenez des anticoagulants et si toutefois votre polygone de sustentation avait une regrettable défaillance malgré ses trois points, et que vous vous cogniez la tête, prenez rendez-vous chez votre médecin ou allez aux urgences. Une hémorragie est vite arrivée. Conseil de notre médecin suite à une chute de mon époux (et engueulade parce que l'on avait, nous aussi, privilégié la chronothérapie pour l'énorme bosse violette/bleue/rose).
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D
Testé les urgences de l'Hôpital Nord et de la Timone à Marseille. A chaque fois les personnes ont été prises en charge correctement, notamment mon père qui était arrivé avec les pompiers. Temps d'attente long pour l'entourage, bien sûr, ils ne sont pas très causants. Je me demande comment le personnel fait pour tenir le coup, vu l'affluence, les incivilités honteuses, les injures, etc. Je me souviens d'un type qui avait mal au dos. On comprend son impatience, mais il a injurié l'infirmière, la clinique, le plafond, quand un jeune garçon est passé avant lui : le gosse, livide et plié en deux, était en train d'avoir une crise d'appendicite...
Y
J’ai pu tester, il y a quelques années, les urgences de l’Hôtel-Dieu. Deux heures d’attente alors que nous n’étions que deux patients. Et l’interne qui m’a reçu et examiné a fait un diagnostic erroné, ne m’a pas soigné et a seulement rédigé une ordonnance qui ne m’a servi à rien. L’après-midi même, je suis allé à l’hôpital Cochin et j’ai demandé à voir le professeur Bernard Amor, rhumatologue très connu, qui s’est vraiment occupé de moi et m’a rassuré : je souffrais, mais ce n’était pas grave, et il suffisait d’attendre que ma douleur passe.<br /> <br /> Je l’ai consulté quatre fois en quelques années, et il ne m’a jamais prescrit de médicaments.
D
Alors, vive la province, où l'on peut aller aux urgences pour un éventuel bobo ! Je me souviens d'une fois (j'ai une carte d'abonnement aux urgences) où, à 4 heures du matin, mon époux avec une hémorragie post opératoire à ... la langue, l'infirmière de garde a dit avec ravissement "enfin, une vraie urgence !".
Y
Je ne prends pas d’anticoagulants depuis ma précédente opération, en mai 2017. Ils seraient d’ailleurs contre-indiqués, vu mon taux de plaquettes, très faible (au tiers du minimum admis). Quant à prendre un rendez-vous avec un médecin, à Paris, ce serait un exploit. On ne va pas non plus aux urgences si on n’est pas gravement malade.