Pourquoi acquitter l’assassin de Jean Jaurès ?

Publié le par Yves-André Samère

On sait que Jean Jaurès, intellectuel qui était à la tête des socialistes français, député à vingt-cinq ans, a été assassiné le 31 juillet 1914 – peu avant le début de la Première guerre mondiale –, alors qu’il était attablé au Café du Croissant, rue Montmartre, par un nommé Raoul Villain. Or Villain a demandé que son procès, prévu pour 1915, soit reporté à la fin de la guerre, et, tout à fait étrangement, la Justice a exaucé son vœu !

Bref, Villain a comparu devant le tribunal en 1919, et a été acquitté le 29 mars. Incompréhensible ? Pas tellement, car Villain a été présenté par ses défenseurs comme « un patriote » [sic], victime d’un « moment d’égarement » ! C’est le président du tribunal lui-même qui, à l’ouverture du procès, l’a qualifié ainsi, et l’avocat général a demandé « une condamnation, mais une condamnation atténuée » [re-sic]. Il faut dire que Villain n’avait cessé de prétendre que ledit procès risquait de troubler l’union sacrée de la guerre [re-re-sic].

Tout au long du procès, les millions de morts de la guerre n’ont pas été évoqués. En quelque sorte, Jaurès a fait figure de traître, ce qui était un peu violent.

La Justice réalisait ainsi le premier de ses nombreux exploits.

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