Décrochez-moi çà !
C’est notoire, de plus en plus nombreux sont les maires de France qui envisagent de ne pas se représenter à la prochaine élection municipale, et on les comprend : l’État, pas providentiel du tout, a réduit à la portion congrue les subventions qu’ils recevaient, laissant à leur charge les frais qui leur incombent, et, au moindre accident survenant dans leur commune, les tient responsables et les envoie devant un tribunal. Quant aux services publics installés chez eux, on les supprime un à un : la Poste, les écoles, les transports publics, il n’en reste presque rien, et, parfois, rien du tout !
Chers maires, vous avez un recours, et le voici : décrochez donc des murs de votre mairie le portrait du président de la République ! Contrairement à ce que croient certains, ce n’est nullement illégal. Aucune loi française ne sanctionne cette action, et on ne vous cherchera pas noise. Au contraire, car vos administrés vous soutiendront de tenir tête à un pouvoir macronien qui s’est révélé comme le plus arrogant et le plus condescendant de notre Histoire. Même De Gaulle, le plus chatouilleux de nos présidents, qui ne supportait pas non plus la contradiction (il a multiplié les procès intentés aux citoyens pour « offense au chef de l’État », et ce détail tient une place importante dans le seul bon livre de Mitterrand, Le coup d’État permanent, où il s’étend longuement sur ce cas d’un homme traduit devant un tribunal pour avoir... crié « Hou hou ! » au passage du général à titre temporaire), même De Gaulle, disais-je, est tombé dans cet excès injustifiable. Quant à Pompidou, il s’est distingué en faisant poursuivre le dessinateur Cabu pour « offense à épouse de chef d’État », délit inconnu du Code pénal, à cause de son album très drôle Les aventures de madame Pompidou. Et qui a été ridicule ?